Article mis à jour mardi 6 décembre, à 18H30.
Ce sera finalement un coup de pouce de 200 millions d'euros de la part du contribuable, pour la Région Ile-de-France. Alors qu'Ile-de-France Mobilités (IDFM) et le gouvernement s'opposent depuis plusieurs semaines à propos du budget de fonctionnement 2023 de l'autorité régionale des transports, - confrontée à une forte hausse de ses coûts liée à l'inflation et à la flambée des prix de l'énergie -, l'Etat a finalement décidé de faire un geste.
Pour éviter une hausse excessive des tarifs dans les transports publics franciliens en 2023, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a finalement promis mardi « une aide exceptionnelle » de 200 millions d'euros à IDFM. Laquelle doit trouver 950 millions d'euros pour boucler son budget qui ne peut pas être en déficit. Si Île-de-France Mobilités a déjà réuni 300 millions d'euros et compte faire 200 millions d'économies, reste encore 450 millions à obtenir.
Une somme qui vient donc s'alléger avec l'annonce de cette aide de l'Etat. Reste à savoir si celle-ci pourra permettre d'éviter une hausse des tarifs pour les voyageurs.
« Ces 200 millions supplémentaires n'ont qu'un seul but : protéger les usagers et éviter qu'on ait un passe Navigo qui explose », a affirmé M. Beaune dans une interview au Parisien. « C'est un geste très puissant et exceptionnel », a-t-il souligné.
Une augmentation gelée du prix du pass Navigo ?
Une solution que Valérie Pécresse, la Présidente de la Région Ile-de-France a jugé « inacceptable » et que ne souhaite pas non plus Clément Beaune. « Je souhaite qu'il n'y ait pas de hausse significative, parce que je pense que ce ne serait pas soutenable dans la période d'inflation que l'on vit », a-t-il commenté.
Toutefois, l'autorité régionale des transports, présidée par Valérie Pécresse, n'était pas immédiatement en mesure de préciser le montant de l'augmentation après l'annonce de M. Beaune.
IDFM souhaitait augmenter, dans les zones les plus denses, le versement mobilité (une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 employés) ce qu'il ne pouvait faire sans le feu vert de l'État.
« Pour 2023, cela n'a pas été retenu », a tranché M. Beaune. « A un moment où on veut encourager les entreprises à créer des emplois, on ne veut pas les taxer davantage par des impôts de production ou sur la masse salariale. Cela abîmerait l'emploi, la croissance et la compétitivité », a insisté le ministre.
« Si l'État refuse que les entreprises contribuent, il peut se substituer aux entreprises, c'est son choix », avait observé Mme Pécresse mardi matin. C'est donc finalement ce qu'il a fait.
Le gouvernement va aussi donner 100 millions d'euros aux autorités organisatrices de transports publics de province, a ajouté Clément Beaune.
La solution d'une aide directe de l'Etat fait en tout cas débat au sein même du gouvernement. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a semblé plus ferme, affirmant être « comptable de l'argent de tous les Français ». « C'est compliqué pour moi d'aller expliquer à quelqu'un qui habite à Nantes, à Nevers ou à Romorantin que je vais prendre de l'argent public qui lui appartient aussi pour aider la région la plus riche de France », a attaqué hier aussi le numéro 2 du gouvernement.
(Avec AFP)
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