Prix du Pass Navigo : Valérie Pécresse demande aux usagers de faire pression sur le gouvernement

La présidente de l'autorité régionale des transports d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) a écrit aux associations d'usagers pour qu'elles mettent la pression sur le gouvernement, afin que celui-ci fasse un geste pour éviter une trop forte hausse des tarifs du Pass Navigo en 2023. Les réflexions menées actuellement pourraient se conclure par un abonnement mensuel qui passerait de 75,20 à 90 euros et le ticket de métro de 1,90 à 2,30 euros.
Pour boucler son budget de fonctionnement 2023, Ile-de-France Mobilités doit trouver 450 millions d'euros qui ne peuvent être dégagés que si l'État fait un geste, selon Valérie Pécresse.
Pour boucler son budget de fonctionnement 2023, Ile-de-France Mobilités doit trouver 450 millions d'euros qui ne peuvent être dégagés que si l'État fait un geste, selon Valérie Pécresse. (Crédits : Reuters)

Dans le bras-de-fer qui l'oppose au gouvernement au sujet du Pass Navigo, le titre de transport pour les voyageurs en Île-de-France, la présidente d'Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, appelle les associations d'usagers à prendre position. Et surtout à faire pression sur l'exécutif.

« Je vous demande de mobiliser tous les moyens à votre disposition pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités (...) et lui demander d'inscrire dans le projet de loi de finances 2023 les recettes fiscales nécessaires, afin d'aider à réduire le plus possible la facture pour les usagers franciliens », écrit Valérie Pécresse aux associations dans un courrier ce mercredi 30 novembre.

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Recherche 450 millions désespérément

Confrontée à une forte hausse de ses coûts liée à l'inflation et à la flambée des prix de l'énergie, l'autorité régionale des transports doit trouver 950 millions d'euros pour boucler son budget de fonctionnement 2023, lequel ne peut pas être en déficit. Sur cette somme, elle a trouvé 300 millions venus de la Région Ile-de-France et des départements, de la RATP et la SNCF. Elle compte par ailleurs faire 200 millions d'économies.

Reste donc 450 millions d'euros à trouver, qui ne peuvent être dégagés que si l'État fait un geste, selon Valérie Pécresse. « Depuis des mois, nous avons proposé à la Première ministre (Elisabeth Borne) et au ministre des Transports toute une série de propositions qu'ils ont balayées d'un revers de main : baisse de la TVA, hausse du versement mobilité des entreprises, transformation en subvention de la dette Covid, taxe de séjour sur les hôtels de plus de 4 étoiles, etc », écrit-elle. Dans la métropole lyonnaise aussi, le président de l'autorité organisatrice des transports critique ce « blocage » de l'État (lire encadré ci-dessous).

Si le gouvernement ne permet pas à IDFM de trouver de nouvelles formes de financement, les tarifs pourraient augmenter de 20%, prévient Valérie Pécresse. Les réflexions actuelles portent sur un abonnement mensuel Navigo qui passerait de 75,20 à 90 euros, et un ticket de métro de 1,90 à 2,30 euros. IDFM doit adopter son budget, et donc fixer la prochaine hausse tarifaire, lors de son conseil d'administration du 7 décembre.

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En attente des millions promis par Édouard Philippe

Valérie Pécresse réclame depuis plusieurs semaines que le gouvernement mette la main au portefeuille. Ce à quoi a réagi le porte-parole hier : « Comme c'est une compétence de la région, les transports régionaux, et comme c'est une compétence de la région que de fixer les tarifs, qu'une présidente de région considère que c'est de la faute de l'État si elle augmente les prix de ses propres transports, c'est comme si je vous disais que c'est de la faute de l'État si le prix de la télé que j'ai achetée dans une grande surface a augmenté », a taclé Olivier Véran lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

En réponse aux propos d'Olivier Véran, la Région Ile-de-France et IDFM ont ressorti des tiroirs une lettre écrite en janvier 2020 par Édouard Philippe. Dans ce courrier que l'AFP a consulté, l'ex-Premier ministre promettait « des financements supplémentaires apportés à IDFM par l'État, ou par transfert de fiscalité », pour soutenir les coûts d'exploitation des futures lignes du Grand Paris Express, soit « plusieurs centaines de millions d'euros par an ». Une promesse toujours dans l'attente d'être tenue.

Pour les deux institutions, IDFM vient de subir « deux ans de crise et près de 3 milliards d'euros de pertes » et « l'État a refusé de compenser ces pertes par des subventions ». L'autorité régionale des transports demande au gouvernement « de pouvoir gérer librement ses recettes, alors que ses dépenses reviennent à 90% aux entreprises de transport détenues par l'État », la RATP et la SNCF.

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ZOOM : À LYON, AUGMENTATION AUSSI EN VUE, DE 3%

Sytral Mobilités, l'autorité organisatrice des transports pour le département du Rhône et l'agglomération lyonnaise, est aussi confrontée à la forte inflation et à la crise énergétique mondiale. Dans ce contexte, elle va donc proposer aux élus du conseil d'administration une hausse moyenne de 3,3% sur le réseau TCL (Lyon et périphérie) et de 3% sur les réseaux Libellule et Cars du Rhône (dans le département du Rhône). Le vote se tiendra le 8 décembre.

Dans le Grand Lyon, la hausse serait en 2023 de 3 euros pour un abonnement mensuel 26-64 ans, qui passerait à 69,40 euros, tandis que le ticket à l'unité augmenterait de 10 centimes, à 2 euros, selon le communiqué. Le système de gratuité pour les plus pauvres et les tarifs "Jeunes" et "Solidaires" ne bougeraient par contre pas.

« Les autorités organisatrices de transport comme Sytral Mobilités n'ont pour l'instant pas de soutien de l'État pour faire face au coût de l'inflation. Le gouvernement s'est par ailleurs opposé à toutes les pistes de nouveaux financements des transports en commun comme le déplafonnement du Versement Mobilité (VM) ou la baisse de la TVA sur les transports publics », déplore Bruno Bernard, président écologiste de Sytral Mobilités mais aussi du Grand Lyon, dans un communiqué publié ce mercredi 30 novembre.

Si ces « hausses sont limitées », c'est selon lui « car la Métropole va augmenter sa contribution ». Celle-ci « progresse de 50% entre 2020 et 2026 avec 10 millions d'euros supplémentaires chaque année », est-il précisé dans un communiqué.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 01/12/2022 à 12:13
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20% d'augmentation, de qui se moque t'on ? L' Espagne et le Portugal sont sortis du marché européen commun de l"électricité, mais par pur dogmatisme et démagogie Macron va nous laisser dedans. 0,93% d'éveillés en 2017.

à écrit le 01/12/2022 à 9:04
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Tout le monde semble oublier que l'abonnement intégral (ancêtre du pass Navigo) était à plus de 100 euros il y a 15 ans, avant la réduction puis la suppression des zones tarifaires. 90 euros, c'est toujours moins que 110€ que l'on devrait débourser a...

à écrit le 30/11/2022 à 20:11
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Précresse insurrectionnelle?

à écrit le 30/11/2022 à 18:26
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Mais ils vont prendre leurs responsabilités, un jour, tous ces élus ? Ou ils vont continuer à se rouler par terre pour qu'on les sauve et qu'on leur donne des subventions qu'ils pourront dépenser sans faire d'efforts de gestion ? Heureusement que le...

à écrit le 30/11/2022 à 18:13
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Comme quoi Valérie Pécresse n'est pas de droite

à écrit le 30/11/2022 à 18:05
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Pour les nouveaux RER Macron, il faudra sans doute aussi que le contribuable mette la main à la poche. Il n'a pas fini d'en baver, à moins que le FMI ne sonne la fin de la récréation.

à écrit le 30/11/2022 à 16:31
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Et pour le reste de la France qui n'a pas ou très peu de transport en commun, il faut continuer a payer des impots pour la gabegie parisienne ?

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