RATP : les syndicats appellent à une nouvelle grève mi-janvier

L'ensemble des syndicats de la RATP ont appelé ce mercredi à « poursuivre et durcir » dès janvier 2023 le mouvement de grève initié en novembre et qui avait quasiment paralysé le métro parisien. Outre une augmentation des salaires, ils demandent aussi une amélioration des conditions de travail et des recrutements. Les propositions faites par la direction de la RATP n'ont pour le moment pas convaincu les salariés, particulièrement les conducteurs.
Une augmentation générale des salaires afin de faire face à l'inflation constitue la revendication numéro un des salariés de la RATP.
Une augmentation générale des salaires afin de faire face à l'inflation constitue la revendication numéro un des salariés de la RATP. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Avis de perturbations potentielles début janvier dans les transports parisiens. Sauf si, d'ici là, les discutions dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) mettent syndicats et direction de la RATP d'accord. Ce qui n'est pas le cas actuellement. « Nos organisations syndicales (...) constatent que nos revendications n'ont pas été entendues », dénoncent la CGT, FO, l'Unsa et La Base pour le RER, réunis en intersyndicale, dans un communiqué publié ce mercredi 14 décembre.

Une augmentation générale des salaires afin de faire face à l'inflation constitue la revendication numéro un. Elle n'est toutefois pas la seule puisque les salariés réclament depuis plusieurs semaines également une amélioration des conditions de travail et des recrutements.

« Un conducteur de métro travaille quatre week-ends sur six, il subit la pollution qui est deux à trois fois plus élevée en sous-sol qu'à l'extérieur, on travaille en décalé, tôt le matin, et on vit moins longtemps en bonne santé que le Français moyen », témoignait lors de la grève du 10 novembre Bastien Berthier, secrétaire du pôle traction FO-RATP, qui représente 72% des conducteurs de métro.

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Des propositions qui ne convainquent pas

Lors de la réunion des NAO vendredi dernier, la direction qui avait déjà réévalué la valeur du point d'indice de 2,2% le 1er juillet, a proposé d'étendre cette mesure rétroactivement à partir du 1er janvier 2022.

Avec la prime pouvoir d'achat de 500 euros pour les bas salaires déjà versée, la mesure d'intéressement de 1.300 euros versée en mai et la majoration de diverses primes (travail de nuit, dimanche...) et indemnités (télétravail), « ces mesures représentent 200 millions d'euros redistribués aux salariés de l'entreprise sous forme de rémunération » en 2022, a assuré la RATP.

« Les NAO qui se sont déroulées le 9 décembre (...) sont loin de satisfaire la catégorie conduite », a cependant affirmé l'intersyndicale.

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Grève possible « autour du 10 janvier »

Les discussions ne sont toutefois pas au point mort. Les syndicats doivent à nouveau être reçus début janvier pour parler des augmentations salariales pour l'année 2023. Et en attendant, des discussions en bilatérale ont lieu dès ce vendredi et la semaine prochaine.

La grève pourrait en tout cas intervenir « autour du 10 janvier », a averti une source syndicale, soit la date choisie par le gouvernement pour présenter son projet de réforme des retraites contre lequel la totalité des syndicats prévoit de se mobiliser en cas de recul de l'âge légal.

Pour rappel, une précédente grève a fortement perturbé la circulation des métros et RER parisiens le 10 novembre dernier. Le chaos avait toutefois été évité dans la matinée en Ile-de-France, où beaucoup de salariés avaient visiblement suivi les recommandations de faire du télétravail. D'autres avaient opté pour la marche, le vélo ou la voiture pour se déplacer voir à un jour de congé.

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ZOOM : PEU DE RISQUE DE COUPURE D'ÉLECTRICITÉ POUR LES MÉTROS ET RER

Le petit monde des transports publics envisage tous les scénarios pour éviter de laisser les voyageurs en rade en cas de coupure d'électricité cet hiver. Concernant l'Île-de-France, le RER et le métro de la RATP devraient être « peu impactés », car ils bénéficient de canaux d'alimentation spécifiques. Des coupures d'électricité pourront toutefois mettre à l'arrêt les ascenseurs et les escaliers mécaniques.

En revanche, les trams « et quelques points du RER » sont alimentés par Enedis. La RATP travaille donc avec la filiale d'EDF pour identifier les secteurs qui pourraient être touchés, selon une porte-parole.

(Avec AFP)

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