Saunier Duval se dope aux énergies vertes

La filiale du groupe Vaillant va produire dès cette année panneaux solaires et pompes à chaleur. Objectif : devenir le premier fabricant européen.

Pas question de céder à la sinistrose chez Saunier Duval. Si les ventes de chaudières murales gaz sont restées stables en 2008 (le chiffre d'affaires ne devrait pas dépasser les 187 millions d'euros réalisés en 2007), la filiale industrielle nantaise de l'allemand Vaillant compte rebondir sur l'engouement pour les énergies renouvelables afin de doper son activité. Dès juin prochain, l'usine française du groupe disposera d'une ligne de production de panneaux solaires thermiques (3 millions d'euros d'investissement) et, en fin d'année, d'une autre ligne dédiée à la fabrication de pompes à chaleur (PAC).

14 sites de production

Ainsi, la production de l'usine va progressivement évoluer des chaudières traditionnelles et à condensation (20 % des 450.000 unités par an) vers ces nouveaux équipements alimentés par les énergies renouvelables. « Difficile de prévoir aujourd'hui quel sera le volume d'activité réalisé avec ces nouveaux produits, conviennent les directeurs délégués nantais, Franck Lavalloir et Régis Luttenauer, cela dépendra directement de l'évolution du marché. » Une chose est sûre toutefois, Vaillant (2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires), premier fabricant européen de chaudières murales gaz, avec 27 % de parts de marché, s'est fixé comme objectif de devenir le premier fabricant de PAC d'ici à trois ou quatre ans.

Sur les 14 sites de production européens de Vaillant, seuls trois seront dédiés à ces nouvelles activités : Nantes, Remscheid (Allemagne) et Bözüyuk (Turquie). En 2007 déjà, l'usine nantaise était devenue l'un des deux pôles de R&D du groupe avec celui de Remscheid. Avec un effectif renforcé de 30 %, ce centre d'innovation emploie une centaine de personnes sur les 600 salariés travaillant à Nantes.

Prochaine étape, la formation. Saunier Duval a conçu un dispositif original sous la forme d'une université d'entreprise, lancée le 13 janvier, et qui fait office de projet pilote chez Vaillant. Le concept vise à adapter les modules de formation aux besoins spécifiques de l'entreprise en utilisant les ressources internes et à permettre aux salariés de suivre un programme sur mesure sur la base du volontariat. « Les nouvelles technologies sont très complexes à mettre en ?uvre, car il faut concevoir des ?process? permettant de faire fonctionner les appareils traditionnels avec les récents, détaille Régis Luttenauer. L'adaptation des compétences doit se faire progressivement en fonction de l'évolution des produits. »

Dotée d'une équipe de gestion dédiée, l'université fera essentiellement appel à des formateurs salariés de l'entreprise en fonction de leur spécialité (qualité, finance, maintenance, ergonomie?). Les parcours de formation étalés sur deux ans s'articulent autour de trois domaines : la production, la R&D et la PAC. Un budget de 400.000 euros a été alloué à ce projet novateur et ambitieux qui vise non seulement à donner des perspectives d'évolution de carrière aux salariés, mais aussi à assurer leur employabilité en cas de retournement de tendance. n

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