Malengé se bâtit une seconde vie en offset

La société a investi dans une machine à imprimer sur supports souples plastifiés afin de se lancer sur le marché des emballages alimentaires.

Convaincu d'avoir réussi la reconversion de l'imprimerie Malengé, située près de Douai dans le Nord, en délaissant le secteur déclinant de l'impression des formulaires administratifs, Stefan Kistetter veut continuer en 2009 de déplacer l'activité de son entreprise vers l'impression offset en petites quantités sur supports souples plastifiés. Fin 2008, il n'a pas hésité à emprunter pour investir fortement (2 millions d'euros, soit 30 % des 7 millions d'euros de son chiffre d'affaires 2008) dans une nouvelle rotative allemande, une massive Alprinta de Muller-Martini. « Cette nouvelle machine possède une laize de 70 centimètres, contre 50 pour la précédente, explique l'entrepreneur. Elle va nous permettre de gagner des marchés, notamment dans le secteur de l'impression sur sachets de surgelés? »

deux clients importants

Pour achever le redressement de sa société, il mise également sur un « marché d'avenir » : l'impression des « sleeves », les films thermorétractables qui sont apposés après impression sur les coques rigides de divers contenants, notamment tous les tubes de l'industrie cosmétique. « L'offset nous assure une forte qualité d'impression, précise Stefan Kirstetter. Elle nous apporte une grande souplesse à la fois pour réaliser petites et moyennes séries (entre 500 et 50.000 mètres carrés) et pour apporter des modifications d'une série à l'autre. En plus c'est une technologie écologique puisqu'elle ne nécessite aucun solvant ! »

Fin 1998, cet ancien directeur général d'un groupement d'imprimeries de la région Nord-Ouest décide de racheter l'une d'entre elles, en déclin, la société Malengé (65 salariés), qui a connu son heure de gloire dans les années 1980 lorsqu'elle comptait 300 salariés et régnait sur le marché des formulaires informatiques.

Pour sauver l'entreprise, il décide donc de se réorienter vers l'impression sur emballage souple en petites quantités, « un créneau sur lequel l'offre en France était inexistante », raconte Stefan Kirstetter. Conseillé par un imprimeur néerlandais, il investit alors 1,5 million d'euros dans de nouvelles machines et, en 2001, décroche deux clients importants : la société Ducros qui faisait jusque-là imprimer ses sachets aux États-Unis et le fabricant de soupes Somapro. En 2005, Stefan Kirstetter séduit Béghin-Say et remporte le marché de l'impression des emballages de sucre en morceaux et des sticks de sucre en poudre destinés aux cafés, aux hôtels et aux restaurants. Béghin-Say est, depuis, devenu son principal client avec 10 % de son chiffre d'affaires. Aujourd'hui, l'imprimerie Malengé, qui a pu préserver 43 emplois, est présente dans le secteur de l'agroalimentaire (Picard, Gyma), du « pet food » (l'alimentation pour animaux de compagnie), de la pharmacie (sachets divers, films aluminium collés sur les blisters de médicaments) et des cosmétiques (Revlon, Dior et Paco Rabanne).

Récemment, Malengé a géré des opérations spéciales pour la Française des Jeux et imprimé jusqu'à 4 millions de pochettes cadeaux. Le signe que la chance a définitivement tourné ? n

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.