La société Gaap (pour Général d'abris et d'accessoires pour piscines) revient de loin. Après une année 2005 exceptionnelle, qui lui avait permis de battre haut la main tous ses records d'activité avec un chiffre d'affaires de 13 millions d'euros, elle a en effet particulièrement souffert les deux années suivantes. L'entreprise d'Angresse (Landes) a ainsi perdu près de 35 % de son chiffre d'affaires en seulement deux exercices. Ce coup de frein brutal, qui a inévitablement pesé sur ses résultats, s'explique pour l'essentiel par les perturbations du marché provoquées par la nouvelle réglementation datant de 2004. « La loi a obligé les propriétaires de piscine à sécuriser leur équipement avant la fin de 2005. La demande a alors explosé. Pour y répondre, il nous a fallu réaliser d'importants investissements, tant en termes de personnel que d'immobilier et de matériel. Mais, évidemment, une fois passée la date butoir de mise en conformité des piscines, le marché est retombé comme un soufflet », explique Véronique Massieu, l'actuelle cogérante de l'entreprise créée par son père dans les années 1970. À ces difficultés se sont ajoutées la hausse du prix des matières premières ainsi que des conditions climatiques spécialement désagréables.

Mais cette phase de consolidation aura peut-être eu des effets positifs pour Gaap. Depuis deux ans, ses dirigeants ont en effet pris conscience de la nécessité d'élaborer une véritable stratégie de développement. C'est ainsi que, si jusqu'ici l'entreprise vivait sur un produit unique, l'Abridéal, un abri amovible mis au point dans les années 1980 qu'elle fabrique, commercialise et installe partout en France, mais aussi en Belgique et en Espagne, elle a depuis créé, au prix d'un effort financier de 1 million d'euros, trois nouveaux modèles d'abris coulissants par ailleurs récompensés en 2008 par les trophées de l'INPI Aquitaine. Et, pour enfoncer le clou, elle entend également développer désormais davantage que par le passé ses partenariats avec les piscinistes. Elle vient de créer à cet effet un département commercial dédié à ce segment de distribution. Elle espère ainsi, grâce à ces initiatives, retrouver l'équilibre et le rythme de croissance moyen de 10 % par an qu'elle avait avant 2005. Un objectif qu'elle est en passe de réaliser puisque son activité s'est nettement redressée en 2008 pour atteindre 9,5 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Frank Audonnet, à Angresse