Quand le marché atteint des sommets à Paris, il atteint des pics à Deauville. Quand il éternue à Paris, il tousse à Deauville. Sur la Côte fleurie (Cabourg, Deauville-Trouville, Houlgate), marché de résidences secondaires très largement tiré par la demande parisienne, nombreuses sont les agences immobilières qui ont baissé leur rideau ces dernières semaines en raison de la chute des transactions. « La clientèle parisienne n'est pas pressée d'acheter et les vendeurs, n'ayant pas besoin de vendre, ont tendance à attendre que le marché redécolle », observe Pascal Le Bellego, de l'agence Century 21 Thirard Gardie, à Deauville. Résultat, les délais s'allongent, les transactions sont moins nombreuses et le marché est « un peu bloqué ». Entre 2007 et 2008, on a assisté dans le Calvados à une baisse des volumes de 8 %, qui a atteint 18 % dans le secteur Deauville-Trouville, rappelle Pierre Lemée, notaire à Pont-Levêque. « Il n'y a jamais eu autant de biens à vendre qu'aujourd'hui, estime-t-il. Mais, dès que le marché parisien va bouger, nous allons bouger ici aussi. » Si les vendeurs ne sont pas enclins à casser les prix, une légère baisse de ceux-ci est cependant perceptible, si l'on en croit les professionnels. Pierre Lemée y voit pour sa part une marque de sagesse : « Certaines mises à prix ne correspondent pas au marché ; quelques vendeurs ont tendance à parier sur des hausses à venir. » Faute de volumes suffisants de transactions en 2009, il juge hasardeux de proposer une statistique des prix pratiqués. Le conseil régional des notaires évalue toutefois la baisse à 15 % par rapport à 2008. Claire Garnier