Depuis sa création en 1989, la société Axyal, spécialisée dans la transformation industrielle des matières plastiques et matériaux composites, a en permanence cherché à innover. D'abord fortement incitée par les demandes de ses clients qu'elle recrute à 65 % dans le secteur aéronautique. Puis dernièrement de sa propre initiative. C'est ainsi qu'Axyal a récemment mis au point, dans ses locaux situés à Sauvagnon (Pyrénées-Atlantiques) à proximité de l'aéroport de Pau, un procédé de thermocompression de matériaux composites à base de carbone enrichi de résine thermoplastique qui permet de produire des pièces finies d'un seul coup de presse à partir de plaques chauffées.

700.000 euros investis

« Industrialisé depuis quelques jours seulement, ce procédé que nous avons mis trois ans à mettre au point pour un investissement de l'ordre de 700.000 euros, n'est pas complètement nouveau en soi. Mais nous sommes les premiers à produire de cette façon des pièces techniques en série », assure Laurianne Laborde, la fille du fondateur de cette entreprise qui, en équipe avec son frère, se prépare à succéder à leur père d'ici à six ans. Les avantages de la thermocompression sont multiples. Elle permet d'abord de diminuer le cycle des pièces, mais aussi ensuite de réduire de plus du quart leur masse et enfin de réaliser des économies significatives. Le secteur aéronautique devrait apprécier. Mais pas seulement. D'autres secteurs industriels comme le ferroviaire ou le médical, sur lesquels Axyal a prévu de concentrer l'essentiel de ses efforts commerciaux à venir, pourraient aussi se montrer intéressés.

En tout état de cause, la thermocompression devrait petit à petit monter en puissance au détriment des solutions que l'entreprise utilise depuis plus longtemps comme le moussage de polyuréthane, un procédé que les entreprises françaises sont peu nombreuses à maîtriser, du thermoformage et du RTM (Résine Transfert Molding).

Les dirigeants d'Axyal estiment que leur nouveau procédé devrait peser d'ici à cinq ans 30 % de leur chiffre d'affaires qu'ils prévoient de faire doubler, à 5 millions d'euros, dans le même laps de temps. Un objectif qu'ils ont bon espoir d'atteindre grâce d'une part à l'export - un créneau jusqu'ici délaissé mais qu'ils entendent développer désormais - et d'autre part à la mise en place d'une organisation commerciale davantage structurée que par le passé.

Frank Audonnet, à Pau