Les énergies renouvelables, le "testament" de Naoto Kan

Avant de démissionner, le premier ministre japonais comptait faire adopter trois projets de loi pour favoriser le développement des énergies verts. Ce sera certainement chose fait d'ici la fin de la semaine. Depuis Fukushima, les Japonais n'ont plus confiance dans le nucléaire.
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Le projet de loi du Premier Ministre japonais Naoto Kan, qui démissionera probablement le 30 août, pour soutenir les énergies renouvelables est en bonne voie. Après plusieurs semaines de débats entre les partis de la majorité et de l'opposition, il a été approuvé mardi par la chambre basse du Parlement, et la chambre haute devrait suivre avant la fin de la semaine. Naoto Kan souhaitait faire adopter trois projets de loi par le Parlement avant son départ. Ce sera sans doute chose faite : en plus de ce texte, une rallonge budgétaire pour la reconstruction dans les zones sinistrées a été adoptée le mois dernier, et une loi permettant l'émission d'obligations d'Etat pour compléter le budget devrait être adoptée avant le 26 août.

Alors qu'un sondage récent a révélé que 82% des Japonais veulent sortir du nucléaire, ce texte vise à accélérer le développement des énergies renouvelables. Dès juillet 2012, les distributeurs d'énergie se verront obligés d'acheter à des tarifs préférentiels toute l'électricité produite à partir de l'énergie solaire, d'éoliennes, de biomasse, de géothermie ou de petites centrales hydroélectriques. Ces tarifs seront fixés pour une durée pouvant aller jusqu'à 20 ans, afin de favoriser les investissements à long terme. Les distributeurs auront le droit de répercuter le coût supplémentaire sur les prix de vente.

Ce système de tarifs préférentiels, déjà répandu en Europe, doit permettre selon le gouvernement japonais d'augmenter la capacité des énergies renouvelables de plus de 30.000 mégawatts (MW) en une décennie. Cela représente 12% de la capacité totale du Japon avant la catastrophe de Fukushima, qui était de 240.000 MW.

Le texte prévoit cependant une révision obligatoire du système après trois ans, ce qui introduit une forte incertitude pour le secteur. Certains projets peuvent ne commencer à être rentables qu'au-delà de trois ans, et le risque de voir les prix remis en question après cette période peut rebuter les investisseurs.
 

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Commentaires 7
à écrit le 24/08/2011 à 16:51
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bravo, j'espere enfin que les etats vont comprendre ou il faut investir et ou se trouve les relais de croissance du futur. Japon, Suisse, Allemagne eux ont deja saisi le challenge

à écrit le 24/08/2011 à 14:08
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bravo!! au moins en faisant peser de l'incertitude sur un tarif deconnecté de l'intérêt qu'il procure, les investisseurs pariront sur le bon cheval, à savoir un producteur d'energie réellement verte, sans polluer plus qu'il ne produit. bravo pour ce...

à écrit le 23/08/2011 à 17:31
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Les énergies renouvelables sont de toutes façons de plus en plus rentables et incontournables comme le prouvent les derniers appels d'offres majeurs notamment au Brésil où même le gaz et plus cher et l'éolien lui est donc préféré. En Turquie pareil. ...

le 24/08/2011 à 8:27
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On ne peut pas "préférer" l'éolien au gaz car ces 2 technologies sont complémentaires. Faire uniquement de l'éolien sur un réseau électrique est une ineptie, et une croyance pernitieuse des écolos. En ce sens, les germaniques ont conclu des accortds ...

le 24/08/2011 à 13:45
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Le gaz est temporairement complémentaire de l'éolien dans certains cas et les allemands n'ont pas prévu d'utiliser les importations de ce dernier durablement tel que l'on peut le vérifier sur les rapports approfondis établis ces dernières années entr...

le 24/08/2011 à 17:20
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Ouvrez les yeux. L'éolien est d'unte intermittence que le gaz n'est pas "temporairement utilisé". N'importe quel électricien vous le dira. Les allemands sont très forts pour vous vendre du vent. Ils excellent en marketing. Ce qu'ils vous vendent, ce ...

le 25/08/2011 à 1:38
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Merci Gazoduc mais je suis parfaitement au courant. L'éolien existe au Danemark depuis plus de 30 ans notamment et on connaît bien les taux de charge éolien par pays comme les records de l'Espagne (54% en instantané). L'Allemagne qui a un peu plus de...

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