Paris veut devenir la première place européenne de la finance carbone

Christine Lagarde et Jean-Louis Borloo ont inauguré le Comité de place France Carbone. La France mise sur une concertation accrue entre l'Etat et le secteur privé.

Dans le monde de la bourse carbone, Paris veut faire office de précurseur. "La place de Paris s'est organisée plus tôt que les autres, mobilisant de nombreux acteurs sous l'impulsion des pouvoirs publics", explique Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des Dépôts, institution où a été installé, vendredi 4 décembre, le nouveau Comité de place France Carbone, en présence des dirigeants des grandes entreprises françaises des secteurs de l'énergie, de l'industrie et de la finance.

Ce nouveau Comité vise à créer une instance permanente pour institutionnaliser la pratique de la concertation avant que n'intervienne la décision publique, entre les pouvoirs publics d'un côté et l'ensemble des acteurs du marché de CO2 de l'autre.

Un leadership physique, intellectuel et normatif

"Puisque le marché a été choisi pour limiter les émissions de gaz à effet se serre, soit, alors allons-y à fond", a déclaré Jean-Louis Borloo, dans une allusion à peine voilée à son propre projet de taxe carbone, adopté en France mais écarté au niveau européen. "Avec le Comité de place France carbone, Paris se positionne pour devenir l'une des premières places européennes en matière de bourse carbone", a-t-il ajouté.

Et le moment est crucial. La Commission européenne doit en effet élaborer, d'ici juin 2010, sa proposition relative à l'organisation des enchères de quotas de Co2 en Europe. C'est la prochaine grande étape du programme ETS, destinée à parfaire le marché européen du carbone.

Au cours de la première décennie de Kyoto, le marché de la finance carbone s'est peu à peu structuré autour de plusieurs grandes places d'échanges européennes. Conformément aux conclusions de la mission Charpin, Paris défend activement l'idée d'une plateforme d'échange unique pour organiser la vente de quotas.

Les avis divergent entre Etats membres concernant le processus de sélection, la question "reste ouverte", a affirmé l'inspecteur général des Finances Jean-Michel Charpin. "Et la France a une énorme carte à jouer", a ajouté le directeur général de la Caisse des Dépôts.

La France plaide pour la mise en place d'un appel d'offres afin de sélectionner la plateforme. Cette procédure permettrait Paris de mettre en avant ses atouts pour s'imposer à terme face à ses voisins et devenir la principale place carbone en Europe. Opposés à cette idée de sélection, les Allemands veulent quant à eux laisser la situation évoluer naturellement pour pouvoir choisir la plateforme qui se sera imposée.

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