SymbioFCell amorce sa pile à combustible

CEA Investissement (ex CEA Valorisation) émerge comme un investisseur de plus en plus actif dans les cleantech. Après avoir apporté des fonds d'amorçage à Ethera (détecteur de pollution de l'air) et Eviagenics (biotechnologie), cette filiale à 100% du CEA investit dans la start-up SymbioFCell.
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Créée il y a moins d'un an, en avril 2010, SymbioFCell attire aussi le fonds de capital risque parisien Innoven Partenaires et des investisseurs privés sur ce premier tour de financement. Le montant de l'opération et la répartition du capital ne sont pas précisés. Les quatre fondateurs restent majoritaires : Fabio Ferrari, Luc Rouveyre, Pierre-Yves Le Berre et Didier Belin.
Basée au Bourget du Lac (Savoie), SymbioFCell conçoit et fabrique des systèmes de pile à combustible (PAC) hydrogène de forte puissance, de 10 kW à 300 kW, pour des solutions embarquées dans engins de mobilité (camions, bateaux, véhicules électriques, engins spéciaux électriques, etc.). Une PAC de 300 kW représente l'équivalent d'une puissance de 500 chevaux.
Une pile à combustible, adossée à un réservoir de stockage d'hydrogène sous pression, permet de transformer de l'hydrogène en électricité.

De la dameuse à la balayeuse de voirie
SymbioFCell compte surfer sur la vague d'électrification qui va s'emparer de tous types d'engins dans les prochaines années. Les domaines d?application vont du prolongateur d?autonomie de quelques kilowatts pour les véhicules légers à la fourniture complète d?énergie pour la propulsion de poids lourds et bus électrifiés, véhicules industriels spéciaux, bateaux de transport et navettes fluviales. L'année 2011 sera une année de développement d'applications clients en grandeur réelle.
L'entreprise déclare avoir 6 à 8 projets concernant des bateaux de toutes tailles par exemple, mais aussi des propositions sur une dameuse de piste de ski alpin. Elle regarde aussi les engins municipaux, les véhicules de voirie, comme les balayeuses, ou encore les engins aéroportuaires. SymbioFCell se positionne comme équipementier, notamment sur des marchés très B2B.

Des fonds... et une licence du CEA
Les contacts entre le CEA et les fondateurs de SymbioFCell remontent à 2008. A l'origine, les fondateurs de la société cherchaient le meilleur moyen d'entrer sur le marché de la mobilité durable. Après une phase d'étude approfondie menée avec le CEA, le segment de la PAC s'est avéré le plus prometteur, notamment pour les solutions adaptées aux véhicules nécessitant des fortes puissances.
Deux parties principales se retrouvent dans le système de SymbioFCell. D'abord une partie électrochimique de la PAC, développée par les laboratoires du CEA, et sur laquelle SymbioFCell dispose aujourd'hui d'une licence. "Nous avons un programme de développement à moyen-terme avec le CEA" note Pierre-Yves Le Berre, Vice-président Stratégie et Finance.
Et ensuite une partie système développée par la jeune pousse, où elle apporte une véritable valeur ajoutée : système physique et électronique, et volet logiciel. Pour se différencier, elle travaille sur la miniaturisation des PAC et sur le développement d'un système compact, tout en travaillant sur la performance, les coûts, la durée de vie...

Financer la R&D
Les fonds collectés vont venir financer la R&D, et soutenir la mise sur le marché des premiers produits. Aujourd'hui, cette société d'une dizaine de personnes fabrique elle-même des petites séries de pile à combustible destinées à équiper des véhicules prototypes ou des véhicules démonstrateurs. Elle table sur la conclusion commerciale de 4 à 5 projets cette année, sur près de 80 prospects. "Nous sommes théoriquement capables de sortir entre 200 et 300 systèmes par an. A l'horizon 2012-2013, sur des plus longues séries, nous devrons réfléchir à développer un outil industriel," explique Pierre-Yves Le Berre.
SymbioFCell cherche à se placer à l'international pour l'instant, là où l'hydrogène est plus mâture sur le plan économique, sociétal et réglementaire, comme en Allemagne, en Scandinavie ou en Suisses. "Nos premiers clients sont étrangers" indique Pierre-Yves Le Berre.
En 2010, l'industrie de la pile à combustible a généré 750 millions de dollars tous segments confondus selon les calculs du cabinet américain Pike Research, tirée par des marchés historiques comme les applications stationnaires (marché de l'alimentation sans interruption, cogénération dans le résidentiel...) ou des applications militaires. Pike Research dresse dix tendances du marché pour 2011, dont la lente montée en puissance du segment sur la mobilité électrique. Très prometteur, le marché restera néanmoins limité à court terme, très dépendant du développement des infrastructures de distribution d'hydrogène.

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Commentaire 1
à écrit le 06/02/2012 à 12:41
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JE SUIS UN PARTICULIER QUI POSSÈDE UNE ÉOLIENNE ET SOUHAITE INSTALLER UNE PILE A COMBUSTIBLE. EST CE POSSIBLE ET OU PUIS JE M EN PROCURER UNE . D.LEBRETON

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