Le Maghreb, pays de cocagne des énergies vertes

Les pays de la rive sud de la Méditerranée offrent un marché à fort potentiel pour les entreprises françaises.
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La sixième conférence internationale sur les énergies renouvelables dans le bâtiment et l'industrie qui s'achève ce mercredi à Perpignan a mis en avant les débouchés dans les pays du Maghreb pour les entreprises françaises. « En France, le nucléaire va garder une place prédominante. Les entreprises du secteur des énergies renouvelables ont tout intérêt à se tourner vers un marché vraiment porteur qui se trouve à nos portes : le Maghreb », estime André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi qui organise ce rendez-vous international. L'Imeder (Institut méditerranéen des énergies renouvelables), qui regroupe des laboratoires, des institutions et des entreprises, entend développer les collaborations et les échanges entre les deux rives de la Méditerranée. Il lance un appel à projets qui sera clos en juillet prochain.

Un premier projet collectif est en cours en Tunisie. Il s'agit d'une opération pilote d'expérimentation de la climatisation solaire à Djerba avec les professionnels du tourisme. « La Tunisie a de nombreux atouts. Nous avons des jeunes diplômés qualifiés et pouvons bâtir des programmes de formation à la demande comme nous l'avons fait pour Aérolia », note Noura Laroussi, directrice de l'Agence nationale de la maîtrise de l'énergie (ANME), l'équivalent tunisien de l'Ademe. Cette filiale d'Airbus va mettre en place 500 kW de solaire dans la zone industrielle dédiée à l'aéronautique à Tunis.

Eau chaude solaire

Noura Laroussi souligne que les compétences nécessaires pour les industries solaires et éoliennes sont similaires à celles des secteurs de la mécanique, de l'électrique et de l'électronique, en pointe en Tunisie. L'entreprise Giordano (Aubagne) a ainsi créé Soften, société franco-tunisienne de fabrication de chauffe-eau solaires en Tunisie, là même où se met en place le programme « Prosol thermique » destiné à développer l'eau chaude solaire chez les particuliers. « C'est gagnant-gagnant. Cela crée des emplois pour des jeunes diplômés qui souvent n'en ont pas et permet aux sociétés françaises de bénéficier de coûts de production réduits et de zones industrielles aménagées », note Noura Laroussi.

Même enthousiasme du côté du Maroc. « Parmi nos trente nouveaux membres depuis un an, les deux tiers sont des sociétés créées par des Français avec au moins un Marocain. Il s'agit de start-up qui ont compris le potentiel de développement ici », se félicite Amin Benouna, secrétaire général de l'Association marocaine de l'industrie solaire et éolienne. Ces entreprises comptent développer et vendre des installations d'eau chaude ou d'électricité. Certaines ont des ambitions industrielles. Ainsi, le groupe CNIM (La Seyne-sur-Mer) fabrique déjà des modules solaires à concentration en technologie Fresnel à Casablanca. La France a une carte à jouer lors d'un prochain appel d'offres du plan solaire marocain qui pourrait être lancé sur ce créneau.

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