C'est ce qu'indique l'analyse des budgets de 51 projets de R&D recensés par le Livre Turquoise, sorte de "bible" de la filière éditée par le think tank français Adebiotech. Cette étude publiée ce mois reprend et approfondit les travaux réalisés lors du colloque « Algues : filières du futur ! » de novembre 2010 à Romainville (Seine-Saint-Denis).
Une part très significative des 350 millions d'euros de budget cumulé par les 51 projets de R&D cible les bionénergies et dans une moindre mesure la chimie du végétal et les déchets. Selon nos calculs, plus de 250 millions d'euros de projets green sont budgétés pour l'avenir, soit plus de 70% de l'enveloppe de recherche indiquée dans le Livre Turquoise. La moitié des investissements reste néanmoins à débloquer.
Une filière qui se structure
La filière constituée par les laboratoires et les entreprises se concentre principalement dans quatre régions, toutes côtières : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon, Bretagne et Pays de la Loire. Une cinquantaine d'entreprises y sont actives, principalement sur les macro-algues (les grosses algues vertes) mais aussi sur les micro-algues (les algues microscopiques).
Quatre pôles de compétitivité - Industrie et Agro-Ressources, Mer Bretagne, Mer PACA et Trimatec - sont très structurants, tout comme l'Ifremer, le CEA-DSV (Direction des sciences du vivant) ou encore la filière Atlanpole Blue Cluster (Pays de la Loire, Poitou-Charentes) et le réseau Algasud (Languedoc?Roussillon, PACA et Aquitaine). Des entreprises comme Fermentalg, Veolia Environnement, Alpha Biotech ou encore EADS ont été impliquées sur les travaux du colloque de la filière de novembre 2010, et/ou sur ceux liés à la rédaction du Livre Turquoise.
250 millions euros de projets...
Les 51 projets de R&D recensés sont des projets labellisés par des pôles de compétitivité depuis 2005. Ces recherches portent dans une grande majorité sur le secteur des micro-algues (88% du budget, 76% des projets). Les deux tiers des projets concentrent 90% des financements (le solde cible la recherche fondamentale).
Sur les 250 millions d'euros de budget cumulé (au moins) concernant des projets dans les bioénergies, la chimie verte et les cleantech, seule une partie infime concerne des projets déjà terminés (plus de 5 millions ?). Cette situation montre que la filière est plutôt dans une phase amont de développement.
25% des financements (plus de 62 millions ?) concernent des projets en cours et sont donc débloqués. Un projet de 60 millions mené par Bioalgostral est lui en cours de finalisation (bioénergies et traitement des effluents).
...dont IEED Green Stars : 120 millions
Les projets de R&D "verts" en cours d'instruction, dont les financements publics sont à débloquer, représentent plus de 124 millions d'euros. Cette somme est quasiment concentrée sur le projet d'Institut d'excellence en énergies décarbonées (IEED) baptisé Green Stars, actuellement en phase de rattrapage (120 millions de budget).
Mené par l'Inra (Institut scientifique de recherche agronomique), il vise à développer une plateforme d'excellence près du bassin de Thau (Hérault) sur l'industrialisation des micro-algues et la production de bioénergies. Les entreprises Veolia, Lafarge, PSA, La Compagnie du Vent, Fermentalg, Bioalgostral, Naskeo Environnement et Greensea sont partenaires.
Le financement de tous ces projets repose souvent sur des partenariats public-privé. Les aides publiques proviennent du Fond Unique Interministériel (FUI), des Investissements d'avenir, de l'Agence nationale de la recherche (ANR) et de programmes européens.
Pour aller plus loin : Algues, filière du futur, Livre Turquoise, Adebiotech (PDF)
R&D sur les algues : la filière française parie sur le green
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