Les microalgues de Fermentalg séduisent Sofiprotéol (Lesieur)

Des microalgues pourraient un jour enrichir l'huile Lesieur en oméga 3 : Fermentalg, l'une des start-up françaises les plus en pointe dans les microalgues, a signé un premier accord d'industrialisation avec Sofiprotéol, le producteur de l'huile Lesieur, pour créer une joint-venture spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d'huiles de microalgues.
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Fermentalg suit ainsi le chemin tracé par Solazyme, la star américaine des microalgues produites selon une technologie identique et qui a trouvé ses premiers débouchés dans l'alimentaire, les cosmétiques et l'industrie chimique. Un moyen de générer des revenus en attendant que les microalgues percent sur le marché prometteur des biocarburants, ce qui prendra encore au moins quinze ans selon les experts.
Issu du monde agricole, le groupe Sofiprotéol (5,6 milliards d'euros et 6 400 collaborateurs en 2010) est spécialisé dans la production d'huiles, de biodiesel et la nutrition animale. Il sera majoritaire au sein de la joint-venture dont l'objectif est de produire des huiles de microalgues riches en EPA et DHA, de la famille des oméga 3. "Fermentalg apporte sa technologie, nous amenons notre savoir-faire industriel", indique une porte-parole de l'entreprise. Pour l'instant, l'accord vise à développer le process industriel à partir du brevet de Fermentalg. "Nous allons travailler sur un pilote, le valider puis sur la pré-industrialisation", précise-t-on chez Sofiprotéol, qui ne communique pour l'instant aucune date pour la construction d'un site industriel et aucun montant d'investissement.

Des rendements très élevés
Sofiprotéol, via sa marque Lesieur, produit déjà des huiles riches en oméga 3, un marché en forte croissance compte-tenu de leurs qualités particulières, par exemple pour lutter contre les maladies dégénérescentes. Mais la production se fait pour l'instant surtout à partir de colza ou de tournesol. "La production à partir de microalgues est pour nous une alternative très intéressante car elle permet d'économiser des ressources", observe la porte-parole de Sofiprotéol.
Créée par le biologiste Pierre Calléja en 2009 et implantée à Libourne (Gironde), Fermentalg a développé un procédé de culture des microalgues par hétérotrophie : les microalgues sont cultivées dans le noir - dans des fermenteurs - et ne consomment que des éléments nutritifs. "Cela permet d'obtenir un rendement beaucoup plus élevé par rapport aux autres méthodes, de l'ordre de 1000 fois supérieur", souligne Bernard Maître, président du fonds d'investissement Emertec, entré au capital de la jeune pousse dès 2009. Après avoir levé 2,2 M? en 2009, Fermentalg a bouclé un deuxième tour de table de 5,3 M? début 2011, auprès des fonds Demeter, ACE Management et d'une partie de ses actionnaires historiques. Fermentalg a également bénéficié de fonds publics importants, notamment de la part d'Oséo, avec une enveloppe de 14,6 M? pour un projet d'expérimentation industrielle mené avec d'autres partenaires.
Le choix technologique de Fermentalg se démarque de la stratégie d'autres français comme le projet Salinalgue de culture en milieu ouvert au soleil, porté par la société Biocar, la filiale biocarburants de La Compagnie du Vent. Un procédé intermédiaire est exploré par le réunionnais Bioalgostral, qui mise sur le développement de micro-algues en photobioréacteur.

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