Solaire : ATS ne parvient pas à revendre Photowatt France

Comment espérer revendre un fabricant solaire français en plein marasme de la filière ? Le géant canadien de l'automation ATS (Automation Tooling Systems) a avoué lundi qu'il ne parvenait pas à revendre sa filiale Photowatt France, fabricant de cellules solaires aux abois. Et il a laissé entendre que pour s'en débarrasser, il irait jusqu'à mettre dans le lot la très moderne usine de Photowatt Ontario au Canada. Ce qui a fait chuter le titre ATS de 7% à la Bourse de Toronto lundi.
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Interrogé par GreenUnivers, Photowatt n'a pas souhaité répondre. « Des discussions avancées avec des tiers pour vendre Photowatt France se sont récemment terminées sans parvenir à un accord acceptable », a expliqué dans un communiqué ATS, qui cherche à céder cette branche depuis des mois. Commentaire des analystes : Photowatt France devra probablement être soit fermé soit vendu bien moins cher qu'escompté, voire à perte. Ses concurrents le donnent déjà pour mort.

Vers une vente groupée
ATS explique que « la baisse de la demande de produits photovoltaïques en France et en Europe impacte négativement Photowatt France et pousse le groupe à réexaminer la viabilité d'un spin-off. Au vu de ces développements, ATS reconsidère un éventail plus large d'options stratégiques à la fois pour Photowatt France et Photowatt Ontario ».
Ce qui devrait signifier la vente groupée avec la partie canadienne de Photowatt, forte d'une usine de cellules ultra-moderne de 100 MW dans l'Ontario, un joyau qui permettrait de réussir à se débarrasser de l'invendable branche française. Car la direction d'ATS avait approuvé l'an dernier une stratégie à deux options, soit la vente de la seule branche française, soit la totalité de Photowatt, y compris l'usine canadienne.
D'autant que la valeur de l'usine canadienne est remontée depuis l'élection récente à la tête de la Province qui a ramené au pouvoir Dalton McGuinty, un partisan des énergies renouvelables.

Un boulet pour ATS
Photowatt, et tout particulièrement sa division française, est un boulet pour ATS : sa perte opérationnelle a atteint 47,7 millions de dollars canadiens en 2010 et encore de 11,2 millions au 3eme trimestre. Photowatt France, qui ne peut rivaliser en compétitivité avec des géants chinois dotés d'une capacité de production de plusieurs gigawatts, a subi une série de grèves en mars quand ATS a décidé de supprimer 100 emplois. De quoi décourager encore plus tout potentiel acquéreur.
Depuis son rachat par ATS en 1997, Photowatt n'a jamais réussi à réduire ses coûts aussi vite que ses concurrents chinois ou même européens et en outre l'efficacité de ses cellules stagne à environ 15,3%. Les ventes annuelles de Photowatt ont continué de chuter, le résultat selon ATS non seulement de la concurrence sur les prix mais aussi du moratoire sur les tarifs d'achat en France qui a fait chuter la demande, ainsi que des grèves. Les stocks invendus s'accumulent, des commandes sont annulées.
ATS a cependant réaffirmé qu'il compte vendre sa branche solaire et que ce rebondissement n'entraînera qu'un "délai modeste" sur le calendrier de cession. Et ajoute qu'il espère toujours terminer la vente sans "impact matériel sur la croissance" de son coeur de métier, l'automation. Ce qui reste la plus grande crainte des analystes.

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