Séoul instaure un marché du CO2

Comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie, et bientôt la Chine, la Corée du Sud vient de voter la mise en place d'un système de plafonnement et d'échange de permis de CO2. A compter de 2015, il doit permettre au pays de réduire de 30 % ses émissions de CO2 en 2020 par rapport aux projections actuelles. Et de prendre la tête des technologies vertes.
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C'est à la quasi-majorité (148 voix sur 151) que les parlementaires sud-coréens ont adopté ce jeudi la mise en place d'un système de plafonnement et d'échange (cap and trade) de quotas de CO2.

Le principe, qui existe en Europe depuis 2005 (l'European Trading Scheme ou ETS), consiste à plafonner les émissions des industriels à un niveau décidé par le gouvernement. Au-delà de ces montants, les industriels doivent acquérir des quotas sur le marché. A l'inverse, les plus vertueux, s'il n'atteignent pas leur plafond, peuvent y revendre leurs excédents.

Grâce à ce système qui devrait couvrir 60 % de ses émissions, la Corée espère atteindre son objectif de réduction de 30 % par rapport aux prévisions à l'horizon 2020 si rien n'était fait ("business as usual"). Les émissions seront plafonnées à 125.000 tonnes pour les entreprises les plus polluantes, qui devront en cas de dépassement s'acquitter de pénalités trois fois plus élevées que le prix de marché.

La Corée a vu ses émissions de CO2 doubler en vingt ans pour atteindre 600 millions de tonnes par an, ce qui la place à la huitième place mondiale selon un rapport de Bloomberg New Energy Finance, alors que son économie ne pointe qu'à la douzième place du classement.

Devenir un leader de l'industrie bas-carbone

Les six premières années, 95 % des permis seront attribués gratuitement, mais les industriels ont tenté de s'opposer au projet en estimant à 7 trillions de Won (3,15 milliards d'euros) le poids financier d'une telle mesure. Mais certains y voient l'opportunité de prendre la tête d'une industrie verte et de technologies bas-carbone, à l'échelle internationale.

Sur le plan du marché carbone à proprement parler, la Corée pourra être connectée à la Nouvelle-Zélande, qui a mis un système similaire en place depuis 2009, mais aussi à l'Australie et à la Chine, dont les marchés entreront en vigueur en 2015.

Et même à l'Europe, puisque Connie Hedegaard, la Commissaire européenne au climat, considère Séoul comme un « partenaire naturel de l'Union européenne ».
 

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