Philadelphie se rêve en vitrine verte de l'Amérique

La municipalité compte doubler les emplois verts. Entreprises, gouvernement fédéral et associations sont sollicités pour transformer « Philly » en première ville verte du pays.

Philadelphie partage l'idéal vert de Barack Obama. Sans attendre l'annonce, voilà deux semaines, de son programme fédéral d'isolation thermique pour 6 milliards de dollars, la ville a lancé dès avril 2009 son propre projet : Greenworks Philadelphia. Objectifs : améliorer l'efficacité énergétique des logements de 15 %, permettre aux habitants de consommer 20 % de leur électricité à partir de sources alternatives et réduire de 30 % la consommation d'énergie des bâtiments publics. À l'horizon 2015, le maire démocrate, Michael Nutter, veut faire de Philadelphie « la première ville verte du pays » et doubler le nombre « d'emplois verts », à 30.000.

Pour l'heure, en matière de développement durable, Philadelphie se situe à la huitième place des villes américaines du classement SustainLane. Et bien qu'elle rêve de leadership et d'émancipation, « la plupart de nos financements proviennent toujours du gouvernement fédéral », reconnaît Andrew Drews, responsable des programmes du Bureau du développement durable de la mairie. Le bureau a perçu 14,1 millions de dollars du plan de relance mais espère « développer des moyens créatifs comme l'effet de levier avec le privé ».

En attendant, la municipalité collabore avec des entreprises et des fondations. Ainsi, Dow Chemical participe à son programme d'isolation thermique. Et la John and James Knight Foundation a accordé 1,1 million de dollars à son Agence de coordination énergétique (ECA) pour agrandir un centre d'apprentissage aux métiers verts. Ce centre a aussi reçu l'appui de la Clinton Climate Initiative et du groupe BASF qui a participé à sa construction et prendra part à ses formations. Chaque année, l'ECA y formera 200 personnes dont 30 seront embauchées par la ville. Même le Salon floral international du début mars est mis à contribution. « Ses recettes de 1 million de dollars servent à transformer d'anciens sites industriels en espaces verts, ce qui fournit des emplois aux plus démunis et permet de créer des jardins communautaires aidant 900 familles à se nourrir », se félicite Blaine Bonham, vice-président de Philadelphia Green, le programme de revitalisation urbaine de la Société horticole de la ville.

500 emplois pour réhabiliter la rivière

Même si son taux de chômage s'inscrit à 9,2 % contre 9,7 % au niveau national, « Philly » n'a pas été épargnée par la récession. Depuis décembre 2007, 124.800 emplois ont été détruits dans sa région, dont 21.800 en ville. Appuyée par les 17 millions de dollars du plan de relance, la réhabilitation des bords de la rivière Schuykill servira les objectifs verts du maire, mais peu l'emploi. Selon Josh Nims, responsable des travaux, « leur impact économique s'élèvera à terme à 2,1 milliards de dollars, grâce aux habitats et aux commerces ». Pendant l'ouvrage, 500 embauches sont prévues dans le bâtiment.

Récemment, « Philly », plus grande ville de cet État de Pennsylvanie touché par la désindustrialisation, a connu diverses fortunes en matière d'emplois « verts ». Le fabricant grec de cellules photovoltaïques HelioSphera a annoncé la création de 400 emplois dans sa future usine de Navy Yard, où il va investir 500 millions de dollars. Mais le géant espagnol de l'éolien Gamesa a transféré son siège américain de Philadelphie vers son usine voisine de Bucks County, où il a licencié 141 personnes. Maigre consolation, il a réembauché 50 employés dont il s'était séparé dans un site tout proche, à Edensburg, grâce à 7,8 millions de dollars du plan de relance.

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Commentaire 1
à écrit le 16/06/2017 à 20:33
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j aime philosophie ma ville de reve

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