Marée noire : l'industrie teste ses remèdes

Dans le Golfe du Mexique, BP tente de coiffer la fuite la plus importante avec un dôme de métal. Tandis que les PME françaises proposent leurs solutions, les spécialistes de l'offshore veulent rester confiants.

Deux semaines après le naufrage de sa plate-forme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique, c'est une opération inédite, porteuse d'espoir mais non exempte de risques, que BP devait amorcer jeudi. Profitant d'une météo plus clémente, le pétrolier britannique devait commencer à descendre une chape métallique de 100 tonnes au-dessus de la plus importante fuite de pétrole, afin de le canaliser via une conduite reliée à un navire en surface. Soumis à une intense pression, BP a souligné qu'une telle opération, qui pourrait permettre de récupérer 80 % des quelque 800.000 litres de liquide qui s'écoulent quotidiennement, n'avait jamais été réalisée à une telle profondeur (1.500 mètres). Mais le système ne devrait être opérationnel que dans quelques jours. « Ce sera un peu frustrant au début, mais je suis sûr que nous trouverons un moyen de le faire fonctionner », a déclaré sur CNN le directeur exécutif de la major britannique, Doug Suttles.

Premier défi d'une opération qui n'en manque pas, BP devra localiser avec précision la plus importante fuite de la conduite endommagée, qui repose sur le fond de la mer dans des eaux rendues encore plus opaques par l'écoulement de pétrole. Il devra aussi faire en sorte que, sous l'effet du froid, pétrole et eau ne coagulent pas dans le tuyeau au cours de leur remontée. Le risque que la structure endommage un peu plus la conduite, créant de nouvelles fuites, ne peut pas non plus être exclu.

Pendant ce temps, en surface, qu'il s'agisse de barrages flottants, de dispersants chimiques ou d'incendies «?contrôlés?», les efforts continuent pour contenir la nappe de 200 km de long sur 110 km de large qui menace des centaines de kilomètres de côtes.

Sur le front politique, l'administration Obama a montré qu'elle ne comptait pas relâcher la pression sur le groupe britannique. Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison-Blanche, s'est dit favorable à une hausse « significative » du plafond des indemnisations dûes par les compagnies pétrolières aux victimes des marées noires, plafond aujourd'hui limité à 75 millions de dollars. n

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