Le téléphone mobile sauvera des vies sur le lac Victoria

Aujourd'hui, 30 millions de personnes vivent à proximité du lac Victoria, dont 200.000 pêcheurs ; chaque année, près de 5.000 personnes sont victimes d'accidents et d'actes de piraterie sur le lac. Une initiative de la GSM Association (GSMA) devrait permettre de réduire le nombre de décès et d'incidents liés à la pêche, tout en contribuant à la croissance économique et à l'amélioration des conditions de vie des communautés lacustres.Le projet consiste à construire 21 sites radio supplémentaires, à doubler la portée de ces stations radio, grâce à une solution logicielle d'Ericsson, et à renforcer l'infrastructure du réseau GSM de l'opérateur mobile panafricain Celtel, filiale du groupe Zain. L'ensemble de ces travaux étendra la couverture mobile du lac Victoria jusqu'à 20 kilomètres des rives et couvrira plus de 90 % des zones de pêche. Après une étude de faisabilité menée durant le dernier trimestre 2007, Celtel et Ericsson ont démarré en mars le chantier qui va durer environ six mois.Dans le cadre de ce projet, Ericsson va également déployer sa solution Mobile Position System. Elle permettra aux services de sécurité de trianguler le signal mobile, c'est-à-dire de le géolocaliser, afin de savoir très précisément où sont les pêcheurs en difficulté, et intervenir rapidement. Les stations radio basées dans les îles les plus difficiles d'accès vont bénéficier des solutions " vertes " du constructeur. Ces dernières fournissent une alimentation électrique au moyen de panneaux solaires et de systèmes de génération mixte (batteries solaires et groupes diesel).La GSMA et le groupe Zain collaborent par ailleurs avec les gouvernements et les organisations non gouvernementales (ONG) de la région afin de mettre en place une structure de coordination des secours. Sa gestion sera assurée à terme par le Centre régional des communications maritimes prévu par la Communauté est-africaine (CEA). " À l'heure actuelle, 50 % des propriétaires de bateaux autour du lac Victoria ont un téléphone portable et le taux d'équipement est en hausse constante car les prix d'achat sont de plus en plus abordables, raconte Olivier Cimelière, directeur de la communication d'Ericsson France. Dans la région, les mobiles coûtent entre 20 et 25 dollars. " Une option " téléphone partagé " permet en outre à un groupe de pêcheurs d'utiliser à plusieurs un même appareil et un même abonnement. Enfin, pour diminuer les tarifs, Celtel n'applique pas de charges supplémentaires pour l'itinérance (roaming) autour du lac, qui est entouré de trois pays : le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie. L'opérateur espère conquérir plus de 100.000 nouveaux abonnés d'ici à cinq ans dans la région du lac Victoria.CAPTER DE NOUVEAUX CLIENTSSi l'implication d'Ericsson et de Celtel dans le projet de la GSMA se veut une démonstration de leur engagement de responsabilité sociale, elle répond aussi à une logique économique. La croissance du nombre d'abonnés et l'augmentation des volumes de données transportés assurent la pérennité du projet. Celtel prévoit d'offrir des services à valeur ajoutée dans des domaines dont l'impact économique est significatif pour les populations locales comme, par exemple, la publication en temps réel sur les mobiles des prix de marché du poisson.Des recherches effectuées en Inde et publiées l'année dernière dans le Quarterly Journal of Economics du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont notamment montré que, grâce aux téléphones mobiles, les pêcheurs ont augmenté sensiblement leurs revenus. En effet, les téléphones les ont aidés à identifier les marchés où les prix du poisson sont les plus élevés. Les pêcheurs indiens ont ainsi vu leurs revenus croître de 8 %.
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