La peur du gendarme reste incontournable

Des feux tricolores au vert, qui se suivent en cascade. Cela arrive plus souvent qu'on le pense et pas uniquement sous l'effet du hasard. C'est en réalité Surf (Système urbain de régulation des feux) qui se charge de coordonner les feux des grands axes dans la capitale. Surf est lui-même en bonne partie alimenté par Sage (Système automatique de gestion des embouteillages) qui, de son côté, mesure la densité de la circulation à l'aide de capteurs placés dans l'asphalte de la chaussée. En fonction de la densité sur tels ou tels tronçons, un programme informatique modifie les flux en envoyant des ordres à Surf. Objectif : éviter au maximum les engorgements et garder des carrefours « propres », c'est-à-dire en continuant à laisser passer les flux dans un sens ou dans l'autre. Lourde tâche en période de pointe. Passé le périphérique, c'est Sirius qui prend la main. Il assure les mêmes fonctions et échange des informations avec son homologue parisien. Enfin, un réseau de caméra vidéo est là pour l'observation de la situation « de visu ». Car, comme le rappelle le lieutenant Eric Fondevila de la salle d'information et de commandement de la circulation de la préfecture de police de Paris, « l'intervention humaine demeure indispensable ». Les limites du tout automatique. Certes, les programmes de reconnaissance de forme ou les systèmes experts peuvent automatiquement identifier la cause d'un engorgement (accident, panne, manifestations...), mais en dépit de la sophistication des technologies qui peuvent être mises en oeuvre, le facteur humain demeure incontournable. « Les récentes grèves dans les transports publics ont montré que la irculation ne peut pas totalement être automatisée et qu'en particulier la dimension humaine ne pouvait pas être prise en charge par des automates, explique Eric Fondevila. Il entre quotidiennement 1,7 million de voitures en moyenne dans Paris et on n'a pas constaté d'augmentation significative pendant les grèves. En revanche, nous avons noté une augmentation des infractions, en particulier au niveau du stationnement, qui ont rendu le trafic moins fluide, voire complètement engorgé certains quartiers. » C'est donc moins le nombre de véhicules que les comportements qui sont en question dans les embouteillages qu'ont connus les rues de la capitale quatre semaines durant. D'où la présence, en dépit du système Surf de régulation de feux, de fonctionnaires de police sur les grands axes. Ils sont moins là pour réguler le trafic, sauf cas exceptionnel, que pour faire en sorte que les automobilistes respectent les feux et les signalisations. La technologie est en quelque sorte complétée par « la peur du gendarme »... Surf et Sage, mis en place en 1986, rendent cependant de grands services : la vitesse moyenne au sein de la capitale est passée de 14 km/h avant 1986 à 18 km/h en 1994. Soit une progression de l'ordre de près de 30 %. D'autres mesures, comme la définition des axes rouges, y ont certes contribué, mais Surf et Sage ont fait leurs preuves.
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