"La passion, le travail, les contacts pour la vente"

Il y a deux ans, cet Anglais de trente et un ans a tourné la page sur sa vie de cadre bancaire dans la City pour s'installer avec sa famille dans le sud de la France. Des économies en poche, le couple a fait l'acquisition d'un petit domaine en AOC coteaux du Languedoc sur 15 hectares, et s'est donné deux ans pour réussir à vendre son vin.Quelle a été votre démarche avant de vous lancer dans la viticulture ?- De mon Guernesey natal, j'ai toujours eu l'amour du vin et de la France. Ce sont mes parents qui m'ont fait découvrir les vins de ce pays, et notamment les côtes-du-rhône... Il y a trois ans, nous avons eu envie avec ma femme de quitter notre vie à Londres pour vivre dans la nature et faire un métier qui nous plaisait vraiment. En France, j'ai d'abord travaillé dans un domaine viticole à Narbonne, afin de parfaire mon expérience du vin, tout en cherchant un domaine avec Vinea Transactions et les Safer. Après en avoir visité une trentaine, nous avons fini par trouver celui qui réunissait nos trois priorités : un terroir, une cave et une maison.Combien avez-vous dû débourser ?- Nous avons acquis l'ensemble pour 450.000 euros, parce que le domaine était en très mauvais état : la cave était vide, la toiture à refaire, certaines parties avaient été détruites par un incendie. Au final, avec l'ensemble des travaux, nous avons dû dépenser 800.000 euros. Ce qui reste très raisonnable au regard des prix pratiqués ailleurs. Avec cette somme, nous avons pu acquérir 15 hectares, dont 10 sont déjà plantés, alors que dans le Bordelais, par exemple, il aurait fallu se contenter de seulement 2 ou 3 hectares.Gagnez-vous déjà de l'argent ?- Non, il faut du temps. Nous avons finalisé l'achat en mai 2004, fait les travaux et planté 2,5 hectares de vignes cette année, en plus des 7,5 que nous avions déjà. Nous nous sommes donné deux ans pour commencer à en vivre. Jusqu'à présent, nous n'avons vendu que 1.000 bouteilles de rosé, à 5 euros pièce, en juin dernier. Notre objectif est d'en commercialiser 40.000 en 2007.Ne craignez-vous pas de ne pas pouvoir vendre votre vin ?- Nous n'avons pas encore été confrontés à la vente de notre vin, même si nous allons dès cet automne commencer la tournée des salons. Mais il est clair que le marché est difficile. L'important reste d'être passionné, de ne pas avoir peur de travailler et d'avoir de bons contacts pour la vente. Pour notre part, nous comptons sur la reprise de certaines zones, comme l'Allemagne, et sur notre avantage linguistique pour nous faire connaître.Propos recueillis par Marjorie Bertouille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.