Les entreprises tenues de s'organiser face à la grippe aviaire

Après les fortes inquiétudes suscitées il y a deux ans par la menace d'une pandémie de grippe aviaire, l'appréhension n'est plus de mise aujourd'hui dans la population française, même si le H5N1 continue de faire des victimes. L'État français, qui se prépare depuis trois à quatre ans à une pandémie de grande ampleur, dirige actuellement ses efforts en direction des entreprises. " Pour des entreprises d'envergure internationale, il est facile de se préparer, note un responsable de la lutte contre la grippe aviaire. L'enjeu du moment est de mobiliser les PME et les petites collectivités. "C'est dans cette perspective que le ministère du Travail a publié le 18 décembre dernier une circulaire pour assurer la continuité de l'activité des entreprises et détailler les conditions de travail en cas de pandémie. Le texte s'adresse aux directions régionales et départementales du Travail, afin qu'elles incitent les entreprises à mettre en place des " plans de continuité ". Ceux-ci doivent organiser le fonctionnement de l'entreprise en " situation dégradée " (fort absentéisme sur une longue période). Selon les hypothèses gouvernementales, la pandémie pourrait se présenter sous la forme de deux vagues de 12 semaines chacune, de quoi désorganiser sévèrement l'économie si le virus est virulent et hautement pathogène. " L'objectif d'une telle préparation des entreprises, c'est d'éviter une forte dépression économique du fait de la pandémie ", résume un proche du dossier.Concrètement, ces plans doivent permettre de hiérarchiser les postes de travail qui doivent absolument rester opérationnels et ceux d'une moindre importance, et organiser la production. Les entreprises doivent également être en état de protéger leurs salariés au travail, du fait de leur " obligation de sécurité " à l'égard de leurs personnels. Ainsi, pour des salariés exposés régulièrement à des contacts étroits avec le public (métiers de guichet ou de caisse), " il est vivement recommandé à l'employeur de fournir et d'imposer le port d'équipements de protection individuelle ", précise la circulaire. Et donc d'assurer en amont un stock suffisant de masques, notamment.LES DEVOIRS DES SALARIESLa circulaire souligne également les devoirs des salariés qui ne pourront pas faire jouer l'exercice du droit de retrait en cas de pandémie si l'employeur a mis en oeuvre toutes les mesures de protection adéquates. Les services déconcentrés du Travail ont commencé à nouer des contacts avec les partenaires sociaux et les branches professionnelles. L'objectif est de faire de la pédagogie et non de contrôler l'état de préparation des entreprises qui ont encore du mal à se mobiliser contre un risque de pandémie considéré à ce stade comme virtuel. Parallèlement, le gouvernement travaille à un outil Internet ayant pour thème " Mon quotidien en pandémie ", qui répondra à des questions concrètes (Comment se rendre à son travail ? Est-ce que l'électricité fonctionnera ?). Il devrait voir le jour dans quelques mois .Le virus circuleLe H5N1, apparu pour la première fois à Hong Kong en 1997, a déjà causé la mort de plus de 230 personnes et continue de faire des victimes alors que de nouveaux foyers de grippe ne cessent d'apparaître, essentiellement en Asie. Bonne nouvelle cependant : la semaine dernière, le laboratoire GlaxoSmithKline a obtenu un avis favorable de l'agence européenne du médicament (Emea) pour le premier vaccin prépandémique, qui pourrait limiter la transmission de ce virus à l'homme.
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