Emplois familiaux : l'espoir des experts

Alors que le chômage est reparti à la hausse et que le fléchissement attendu de la croissance en 1996 suscite l'inquiétude, le gouvernement veut explorer toutes les voies susceptibles de développer l'emploi dans les prochaines années. Le ministre du Travail, Jacques Barrot, qui, parmi les pistes possibles, mise beaucoup sur le gisement potentiel des emplois de services pourrait s'inspirer des conclusions du rapport du Conseil économique et social (CES) sur « le développement des services de proximité », présenté mardi, pour mettre en place des mesures incitatives dans les prochains mois. Selon le rapporteur Jean-Paul Bailly, le secteur tertiaire représentera à terme, dans les grands pays industrialisés, environ trois emplois sur quatre, alors qu'il totalise aujourd'hui en France deux emplois sur trois (65,9 % selon les statistiques de l'OCDE de 1992). L'expert du CES souligne que l'évolution structurelle qui s'opère au profit du tertiaire a tendance à générer en France moins d'emplois que dans d'autres pays industrialisés, compte tenu des gains plus élevés de productivité dans ce secteur. Plusieurs facteurs vont se conjuguer pour créer une forte demande d'emplois de proximité dans les années à venir, surtout dans le domaine des emplois familiaux, explique le CES : forte augmentation du nombre des personnes dépendantes, due à l'allongement de la durée de la vie, taux d'activité professionnelle des femmes, évolution des structures familiales, avec la croissance des familles monoparentales. La demande existe mais le développement de ces emplois bute sur les contraintes financières des ménages. Pour faciliter la solvabilisation de la demande sans alourdir le déficit des budgets publics, le CES propose de créer un nouvel instrument financier, le chèque-prestation, s'inspirant du chèque-restaurant ou du chèque-vacances : des organismes comme les caisses de retraites, les mutuelles, les comités d'entreprise, les collectivités pourraient les proposer à un prix inférieur à leur valeur, en comblant la différence selon le mécanisme de l'abondement déjà appliqué pour le chèque-service. Il suggère aussi d'appliquer une TVA au taux réduit de 5,5 % pour les services de proximité. Pour rapprocher l'offre et la demande, le CES propose de créer des structures d'intermédiation, sortes de SVP mettant en relation le demandeur et le prestataire de services. D. G.
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