Après avoir renoncé à présenter un candidat à la présidence de l'assurance maladie, FO reprend l'offensive sur le terrain. Réunis depuis mardi à l'occasion d'un comité confédéral national, les représentants des unions et des fédérations ont décidé hier à la majorité « d'organiser, à Paris, le 21 septembre, un grand rassemblement afin de réaffirmer les positions et les revendications de la CGT-Force Ouvrière, de mobiliser les salariés : actifs, retraités et chômeurs des secteurs privés et publics et de préparer activement les actions nécessaires au respect de leurs droits individuels et collectifs ». Le syndicat de Marc Blondel, qui ne désespère pas de faire « éclater » la « contre-réforme d'Alain Juppé » sur la Sécu, dressait hier dans son projet de résolution la liste de ses revendications. Vaste programme : l'augmentation du pouvoir d'achat des salaires, des pensions, des retraites, des allocations et des revenus sociaux afin de favoriser une « relance par la consommation ». La réduction du temps de travail à trente-cinq heures par se- maine sans perte de salaire et la sixième semaine de congés payés. L'arrêt du « processus de flexibilité et de préca- rité », le rétablissement de l'autorisation administrative de licencie- ment, le renforcement des effectifs et des moyens de l'inspection du travail... « Le projet de résolution annonce clairement la couleur pour le mois de septembre », commentait hier Marc Blondel. A l'entendre, une nouvelle crise sociale, de même nature que celle de novembre et de décembre est imminente, ce qui expliquerait la rapidité de cette décision. Il est effectivement plutôt rare qu'une confédération annonce, dès juillet, une rentrée sociale au pas de charge. A l'évidence, FO, fragilisée par la perte de la présidence de l'assurance maladie, a l'intention d'occuper le terrain social en prenant les devants. Or l'on sait que certaines fédérations de fonctionnaires envisagent aussi d'organiser des actions à la rentrée. Marc Blondel compte d'ailleurs sur son effet d'aubaine pour entraîner d'autres derrière lui. « Je n'ignore pas qu'il y a des tractations notamment chez les fonctionnaires pour prendre une initiative en septembre. Mais je ne peux pas dire si le 21 septembre sera unitaire, cela dépendra de notre cahier revendicatif », avance-t-il avec prudence. Une permanence tout l'été Quoi qu'il en soit, chez FO, on donne l'air d'être sur le pied de guerre. Pour Marc Blondel, la situation préfigure des mouvements sociaux, en raison de la hausse du chômage, des hésitations du gouvernement à ouvrir des négociations dans la fonction publique où des suppressions de postes sont prévues. Il a d'ailleurs alerté ses unions locales de sorte qu'« elles soient un élément déterminant dans le mouvement social » qui pourrait exploser dès l'été dans les villes frappées par des restructurations. Pour l'anecdote, FO assurera une permanence pendant les vacances, car, pressent Marc Blondel, « Nous pensons qu'il peut se passer des choses ». Perrine Cherchève

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:51

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