Médecins et services publics régionaux s'enfoncent dans la grève en Allemagne

Le torchon brûle toujours plus entre le syndicat des services Ver.di et les employeurs publics réunis dans le groupe de négociateurs des Länder (TdL). Aucune sortie au conflit se profile dans les services publics régionaux en Allemagne, qui en sont à leur septième semaine de grève autour de la durée du temps de travail. Or, le TdL semble jouer la provocation en avançant de généreuses propositions salariales aux médecins d'hôpitaux, également en grève depuis jeudi pour réclamer des augmentations substantielles de salaires.Heures supplémentaires. Face à la grève qui touchait hier une vingtaine d'hôpitaux, le TdL a proposé de relever le temps de travail des médecins de 38,5 à 42 heures en leur laissant entrevoir des hausses de salaires pouvant atteindre jusqu'à 50 %. Mais Frank Ulrich Montgomery, le président du Marburger Bund, principal syndicat du secteur, a rejeté l'offre en estimant que le compte n'y était pas. Il réclame un relèvement des salaires de 30 % pour l'ensemble des médecins des hôpitaux effectuant des dizaines d'heures supplémentaires non payées. Une grande manifestation des médecins est prévue aujourd'hui à Hanovre.Ver.di et un syndicat chez les fonctionnaires, DBB, ont quant à eux vivement critiqué hier la proposition du TdL. Elle revient selon eux à lancer "une attaque contre la paix sociale". "Le président du TdL Hartmut Möllring estime qu'un centime est de trop pour les autres catégories de personnel des cliniques et dans les services publics, mais il est prêt à se mettre en quatre face au Marburger Bund. Cette scission des employés des services publics est unique dans l'histoire des conventions collectives en Allemagne", s'emporte le DBB dans un communiqué.La situation demeure tout autant bloquée dans la fonction publique territoriale. Aucune date n'est fixée pour reprendre les négociations concernant 800.000 employés dans le pays. Et une conciliation a échoué entre Ver.di et les employeurs publics pour s'entendre sur le sort des 200.000 agents des communes de la région de Bade-Wurtemberg.Voyant que sa stratégie de grève générale ne fait pas plier le camp des employeurs, Ver.di a annoncé qu'il allait maintenir des actions de façon tournante. Il est prévu d'arrêter le travail dans les fonctions logistiques et administratives des communes, de manière à gêner les employeurs en épargnant les usagers. Selon Frank Bsirske, les accords récemment passés à Hambourg et en Basse-Saxe devraient pouvoir s'appliquer ailleurs. Ces accords prévoient une régulation des salaires et de la durée du travail en fonction de l'âge et de la situation de famille des agents. Mais la fédération des employeurs communaux (KAV) maintient sa revendication de faire passer le temps de travail hebdomadaire à 38,5 à 40 heures pour tous, sans hausse de salaire. Il faudra sans doute attendre après les trois élections régionales de dimanche, notamment dans le Bade-Wurtemberg, pour reconsidérer sous un nouveau jour une possible sortie du conflit.Jean-Philippe Lacour, à Berl
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