Quitte ou double pour le gouvernement Prodi

Avant même d'avoir été nommé officiellement, le nouveau gouvernement de Romano Prodi pourrait sombrer corps et biens. Il existe en effet un risque pour que le camp Prodi, sorti vainqueur des législatives du 10 avril dernier, ne dispose pas d'une majorité claire au Sénat lors de l'élection du président de cette chambre. La consultation débute aujourd'hui. Certes, Franco Marini, le candidat de Prodi à la présidence du Sénat, peut, pour obtenir la majorité absolue de 162 voix (sur 322 sièges), compter - au moins sur le papier, sur les 158 sénateurs élus pour la coalition de gauche. En outre, l'unique sénateur indépendant, élu sur les listes des Italiens de l'étranger, pourrait apporter son vote à la gauche. Mais si quelques-uns des sept sénateurs à vie devraient eux aussi soutenir le candidat de Romano Prodi, il n'empêche, le plus célèbre d'entre eux - Giulio Andreotti, pourrait, à 87 ans, faire dérailler le rêve d'un second cabinet Prodi. L'hypothèse Andreotti. En effet, la droite menée par Silvio Berlusconi a habillement proposé ce même Giulio Andreotti - qui incarne à lui seul toute l'histoire de l'Italie d'après-guerre (il a notamment été sept fois président du Conseil) - pour contrer le candidat de Romano Prodi. Le vote, à bulletin secret, pourrait apporter à la grande figure démocrate-chrétienne qu'est Giulio Andreotti bien plus que les seuls 156 sièges conquis par la coalition de Silvio Berlusconi au Sénat.Andreotti compte en effet beaucoup d'amis à gauche, notamment ceux qui faisaient partie, comme lui, du Parti de la démocratie chrétienne avant son éclatement. Après des législatives dont le résultat a été très serré, il représenterait donc, en tant que président du Sénat, une sorte d'unité nationale.Possible dissolution. Dans ce cas, Romano Prodi n'aurait donc pas de majorité au Sénat. Du coup, l'actuel président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, en fonction jusqu'au 18 mai, pourrait difficilement charger l'ancien président de la Commission européenne de former un gouvernement, puisqu'il ne pourrait pas gouverner. L'hypothèse d'un gouvernement "technique" - formé de personnalités non affiliées à un parti - ou même d'une dissolution du Parlement et de nouvelles élections, seraient alors des plus probables...En revanche, si Franco Marini remporte la présidence du Sénat, le président de la République pourrait être tenté de nommer Romano Prodi - lequel veut être prêt avec le nom de ses ministres -, président du Conseil dès la semaine prochaine.Frank Paul Weber, à Mil
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