Malgré les nuages, l'indice Nikkei teste le seuil des 10.000 points

Longtemps désertée, Kabuto-chô, la Bourse du Japon, a connu un étonnant regain d'activité au cours du dernier trimestre. Pour la première fois en l'espace de huit mois, les investisseurs nord-américains sont redevenus en mai acheteurs nets d'actions japonaises. De leur côté, les individuels japonais ? qui comptent désormais pour près de 32 % des transactions sur ce marché ? ont étonnement contribué à son soutien. Fin juin, ils ont acheté deux fois plus d'actions locales qu'en ont vendu les étrangers.Ces deux effets conjugués ont permis à l'indice Nikkei de s'envoler de 26 % depuis début avril, et par là même de signer sa meilleure performance trimestrielle depuis 1995. Depuis le début de l'année, ce baromètre gagne désormais 22,8 % à 9.958,44 points.Selon Emmanuel Hermand, stratège chez Nomura, trois principaux facteurs expliquent ce retour de la confiance : l'impact macroéconomique tout d'abord. « Le plan de relance du gouvernement commence aujourd'hui à transpirer dans certains chiffres de la consommation », indique-t-il. Ensuite au plan, microéconomique, « les entreprises japonaises ont été très réactives depuis le dernier trimestre de 2008 et ont su ramener depuis leurs stocks à des niveaux bien plus acceptables, résume-t-il. Depuis avril, le rythme de la production commence à s'améliorer ». L'effet serait d'ailleurs déjà palpable sur certains pans de l'activité, notamment dans le secteur de l'acier.indicateurs fragilesSelon les pronostics du ministère de l'Économie ? dont devrait tenir compte le Tankan, une étude de la Banque du Japon qui doit être publiée aujourd'hui ?, la production manufacturière devrait augmenter de 3,1 % en juin par rapport à mai dernier, et de 0,9 % en juillet. Pour leur part, les analystes ont déjà intégré ces évolutions, et revoient à la hausse pour l'exercice fiscal en cours (clos en mars 2010) leurs estimations. Selon Nomura, les 400 sociétés de leur échantillon, classées hors financières, devraient sur cette période voir leurs bénéfices courants s'améliorer de 20,5 %, et non plus de 15,9 %. Mais, de là à penser qu'une nouvelle ère s'ouvre pour Kabuto-chô, il est encore trop tôt pour le dire. Les indicateurs économiques restent encore très fragiles, comme l'attestent le retour de la déflation et l'envolée du chômage en mai (+ 5,2 %), à son plus haut niveau depuis septembre 2003. « Après avoir bien résisté depuis le mois d'avril, la hausse des dépenses de consommation pourrait être plus faible de juillet à septembre, si l'emploi ne s'améliore pas », avertit un économiste chez UBS. Dans ce contexte, Kabuto-chô pourrait lui aussi aborder le deuxième semestre plus prudemment. « À 10.000 points ? seuil qu'il a brièvement repassé hier ?, le Nikkei a intégré en partie le sentiment de reprise, estime-t-on chez Ichiyoshini Investment Management. À moins de nouvelles bonnes surprises, il lui sera difficile d'aller bien au-delà. »Marjorie BertouilleJapo
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