Nicolas Sarkozy veut tirer un profit

Gaullien. Nicolas Sarkozy a menacé de pratiquer la « politique de la chaise vide » au sommet du G20, qui s'est ouvert hier soir à Londres. En difficulté sur le terrain intérieur, sondage après sondage, le chef de l'État joue clairement la tension dans les relations internationales pour tenter de s'imposer dans l'opinion comme le meilleur réformateur du système financier lézardé par la crise. Au risque de provoquer une exaspération certaine de ses partenaires, Barack Obama en tête. « Nous avons la responsabilité de coordonner nos actions et de nous concentrer sur les points communs et non sur des divergences épisodiques », a déclaré le président américain hier à Londres. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a estimé que les négociations seraient « dures » mais s'est dit « persuadé que le président Sarkozy restera jusqu'à la fin ». Un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui Nicolas Sarkozy compte bien constituer un tandem offensif au G20, a jugé pour sa part que la menace du président français de quitter la réunion n'était « pas la meilleure idée ».« Le compte n'y est pas »Invité hier matin sur Europe 1, le chef de l'État a maintenu la pression sur les délégations des vingt premières économies mondiales. « Le compte n'y est pas » pour la France et l'Allemagne, a souligné Nicolas Sarkozy, en insistant sur la nécessité de « nouvelles règles » pour le système financier mondial, et notamment dans le domaine épineux des paradis fiscaux. Pour le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, Nicolas Sarkozy ne laissera pas « avorter » la naissance d'un capitalisme nouveau. Ce fidèle du chef de l'État insiste sur le « volontarisme » du président de la République et « sa détermination à faire du G20 une étape décisive sur la route de la refondation du capitalisme ».Un sondage TNS-Sofres-Logica réalisé pour Europe 1 avant l'émission d'hier montrait que 59 % des Français jugent que l'action menée depuis septembre par Nicolas Sarkozy pour lutter contre la crise va plutôt dans la mauvaise direction. Pour 56 % de ses compatriotes, le chef de l'État n'a pas apporté d'idées nouvelles face au tsunami économique et social. D'où l'importance du rendez-vous londonien. Et de la posture diplomatique adoptée notamment face à Barack Obama. Nicolas Sarkozy s'est ainsi défini hier comme « un ami des États-Unis » mais « un ami debout ». « Le combat que je mène pour le sommet du G20 montre bien qu'on peut être un ami mais un ami indépendant », a précisé le chef de l'État français, qui accueille demain à Strasbourg le sommet de l'Otan consacrant le retour plein et entier de la France dans l'Alliance.La pression exercée avant le sommet du G20 a été diversement appréciée dans l'opposition. Si le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé qu'il n'était « pas inutile » que le chef de l'État « joue des muscles », l'ancien patron du PS, François Hollande, s'est montré sévère. « Je ne dis pas qu'il ne faut pas porter des objectifs élevés, mais on n'a pas besoin de rodomontades. Vous imaginez M. Barack Obama dire à Londres ?si vous ne relancez pas l'économie européenne, je pars?, vous imaginez les responsables des pays émergents dire ?si on n'a pas notre dû, nous partons?. Il resterait qui autour de la table ? », a-t-il dit sur France Inter. François Fillon a répondu que l'opposition avait « encore manqué une occasion » de réaliser une unité nationale.n « Le combat que je mène montre bien qu'on peut être un ami mais un ami indépendant. »
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