L'industrie automobile suédoise est en vente. Ford, exsangue, veut céder Volvo Cars et GM, au bord de la faillite, Saab. Certes, des repreneurs chinois potentiels sont cités pour Volvo Cars, tels que SAIC, Changan ou Geely. Mais, on voit mal quel banquier financerait aujourd'hui une telle opération. Quant au prix demandé par Ford (5 milliards d'euros), il semble totalement irréaliste. Ces constructeurs chinois sans bagage technologique ni connaissance de l'international seraient de toute façon incapables d'assurer un avenir à une marque haut de gamme comme Volvo.plan de soutien inefficaceLe PDG de Renault et Nissan, Carlos Ghosn, a en tout cas réitéré qu'il n'était pas intéressé. Quant au constructeur de camions AB Volvo, ex-maison mère de Volvo Cars, dont Renault est actionnaire à hauteur de plus de 20 %, il a annoncé récemment qu'il accepterait des projets communs en recherche et développement, mais rien de plus. Si l'avenir de Volvo est problématique, celui de Saab l'est encore davantage. Aucun repreneur sérieux ne semble s'être manifesté à ce stade. Le gouvernement suédois a présenté le 11 décembre 2008 un plan de 28 milliards de couronnes suédoises (2,65 milliards d'euros) pour soutenir l'industrie automobile. Mais celui-ci ne constitue pas une solution de sauvetage.Une bien triste histoire. Repris en 1999 par Ford, Volvo Cars dispose incontestablement d'une gamme cohérente de modèles séduisants. Mais il reste prisonnier de sa base de production à coûts élevés en Suède ou en Belgique et a du mal à suivre le rythme de nouveautés des rivaux allemands. Au troisième trimestre 2008, il a affiché une perte nette de 458 millions de dollars (380 millions d'euros), triplée par rapport à celle du troisième trimestre 2007 et bien supérieure à la perte annuelle de 2007 (120 millions d'euros). Volvo Cars, qui a produit 322.000 véhicules à peine sur dix mois (380.000 un an plus tôt), a déjà annoncé la suppression de 4.616 postes.Saab est dans une situation encore plus dramatique. La marque de Trollhättan, qui cumule des pertes quasi ininterrompues depuis vingt ans, propose deux véhicules de base assez anciens. GM n'a jamais vraiment investi dans Saab, qui a vécu avec des modèles trop étroitement dérivés de véhicules Opel, pas toujours de dernière génération. Saab a du coup perdu sa réputation d'originalité technique et esthétique. La marque a fabriqué 77.700 unités à peine (sur dix mois), contre 100.000 un an plus tôt. C'est le plus petit constructeur mondial.L'avenir des deux sociétés reste très incertain. D'autant que les immatriculations de voitures en Suède ont plongé de 17 % en 2008. Et 2009 s'annonce pire, avec une baisse escomptée de 27 %. Alain-Gabriel VerdevoyeDes groupes comme alstom, thales et coral rail ont décroché d'importants contrats.

latribune.fr

15 Jan 2009, 1:28

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