Recherche actuaires désespérément

L'assurance manque de spécialistes du calcul actuariel (évaluation statistique des risques). « Le marché a besoin de deux fois plus d'actuaires que le nombre de professionnels formés », indique l'Institut des actuaires. Or environ 150 diplômés par an intègrent cet institut qui rassemble tous les professionnels ayant suivi l'une des dix filières de formation reconnues et qui ont présenté avec succès un mémoire de fin d'études. Ce nombre de diplômés est à la fois faible au regard des besoins, et élevé si l'on considère que cette profession compte moins de 1.800 membres, selon le recensement de l'Observatoire des métiers de l'assurance, soit à peine plus de 1 % de l'effectif global des 140.500 salariés du secteur. L'actuariat représente néanmoins « la voie royale dans l'assurance », comme l'indique Norbert Girard, chargé de mission à l'Observatoire. Cette spécialité est en effet au c?ur du métier d'assureur. Sans actuaire pas d'évaluation du risque, pas de tarifs, pas de calculs des provisions. Et, dans cette période de modification des règles comptables et de solvabilité, les besoins d'actuaires sont encore renforcés. Certains acteurs du secteur ont aussi des besoins supérieurs en actuaires en raison de leur diversification d'activités, comme les mutuelles d'assurances ou les bancassureurs. Rapide progressionL'actuariat reste par ailleurs un vivier de cadres supérieurs et de direction pour les sociétés d'assurances. « Les jeunes qui s'orientent dans la carrière d'actuaire le font aussi pour accéder à des fonctions de direction », remarque Norbert Girard. L'orientation vers des fonctions managériales s'opère de plus en plus rapidement (cinq ans au lieu de dix à quinze ans), ce qui accroît encore les besoins de recrutements. Pourtant, le nombre de jeunes actuaires qualifiés n'a pas réellement augmenté ces dernières années. La désaffection en France des études scientifiques explique pour une part ce déficit, l'actuariat nécessitant des connaissances de haut niveau en mathématiques, probabilités et statistiques. La forte concurrence des carrières bancaires (en particulier dans les activités de marché), qui s'appuient sur le même socle de connaissances, a aussi détourné les étudiants potentiellement destinés à l'assurance vers des métiers financiers. Avec la crise, cette tendance pourrait bien s'inverser. D'autant plus que les rémunération de 40.000 euros par an en moyenne pour un débutant et de 80.000 à 95.000 euros par an pour un actuaire de dix ans d'expérience sont attractives. Pour pallier la pénurie de diplômés, l'agrément de filières de formation supplémentaires est envisagé par l'Institut des actuaires à condition qu'elles respectent des critères de qualité très stricts. « Il n'est pas dans l'intérêt de la profession et des assurés de ?brader? le titre d'actuaire », estime l'Institut. En attendant, certaines sociétés imaginent des solutions. L'un des principaux cabinets d'actuariat conseil en France baptisé Actuaris (8 millions de chiffre d'affaires) a ainsi conclu un partenariat avec l'école Ifsa(Institut de science financière et d'assurances) à Lyon et prérecrute les étudiants dès leur première année. Séverine Sollier nL'actuariat reste un vivier de cadres supérieurs et de direction pour les sociétés d'assurances.
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