Les investisseurs redécouvrent les places émergentes

Marchés actionsL 'appétit pour le risque est tellement revenu que même Dubaï en profite aujourd'hui. » Cette remarque faite hier matin par un analyste présent depuis des années au Moyen-Orient traduit bien à quel point le vent a tourné en quelques mois sur les marchés émergents. Emblématique de cette tendance, l'indice dubaïote, après avoir payé un lourd tribut à la crise, caracolait hier à un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis décembre. La place de l'émirat n'est pas la seule à bénéficier des retombées des capitaux qui se sont déversés en l'espace de quelques mois sur les marchés émergents. Selon les statistiques fournies par Eper Global, sur la seule dernière semaine du mois de mai, ceux-ci ont reçu 2,1 milliards sur les 3,9 qui ont été investis dans les marchés d'actions internationaux. Au total, ce chiffre porte à 12 milliards de dollars les montants qui se sont déversés dans les actions émergentes au cours du mois dernier. Voire à 23 milliards de dollars depuis les plus-bas du mois de mars dernier. Ces sommes sont colossales. En un peu plus de deux mois, cette classe d'actifs aura donc reçu près de la moitié des 54 milliards qui lui avait été alloués sur l'ensemble de l'année 2007. Une année pourtant déjà record. Pas étonnant dans ces circonstances de voir les indices russes et chinois s'enflammer, et l'indice MSCI EM tout entier caracoler comme c'était le cas lundi à un zénith jamais atteint en huit mois. Pourtant, l'emballement pourrait ne pas durer. Par le passé, il a, en tout cas, été maintes fois annonciateur d'une correction. La dernière fois qu'un flux massif s'est reporté sur ces places ? en l'occurrence en octobre 2007, ce sont près de 20 milliards qui s'étaient investis ? le retournement qui s'était ensuivi avait été sévère. de l'ordre de 22 % en l'espace de quatre mois. S'il reste difficile de prédire l'ampleur d'une baisse possible, l'idée d'une nécessaire consolidation rallie de plus en plus de suffrages. D'un simple point de vue technique, notamment. « Les valorisations des entreprises de l'indice MSCI EM ont presque doublé en l'espace d'une année », avance-t-on au sein de l'équipe de BlackRock, pour justifier le besoin pour les émergents de digérer. palier de volatilitéL'environnement qui les a soutenus ces dernières semaines pourrait les y aider. Après s'être nettement aiguisé ces dernières semaines, l'appétit des investisseurs pour le risque pourrait s'émousser. « Nous étions à des plus-bas au premier trimestre », rappelle Curtis Butler gérant chez Lombard Odier, mais depuis « nous sommes revenus en terrain neutre ». De même, la volatilité, autre instrument qui permet de mesurer le sens de l'aventure chez les investisseurs, pourrait elle aussi avoir atteint un palier. Cet indice VIX a déjà significativement baissé. « Il y a peu de chances pour qu'il diminue encore à très court terme », ajoute Curtis Butler, « après avoir fait une incursion sous 30, il devrait se maintenir autour de 25-30 et non pas revenir autour de 20 dans l'immédiat ». Hier, en tout cas, l'indice montrait déjà quelques signes de faiblesse.
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