La relance européenne en mal de coordination

Les Européens affichent une volonté commune pour relancer leurs économies. Mais le chacun pour soi domine. Les ministres des Finances réunis hier à Bruxelles se sont contentés d'approuver les grands principes du plan de relance budgétaire préconisé par la Commission européenne la semaine dernière, sauf que, au-delà d'un diagnostic commun sur les raisons de la crise économique et la flexibilité accordée aux États membres sur la conduite de leurs politiques budgétaires, la coordination semble être le parent pauvre de leur plan. Par exemple, quand la Grande-Bretagne baisse son taux de TVA de 2,5 points, les pays de la zone euro rejettent toute idée de réduction de cet impôt. Ou encore, quand les ministres s'entendent pour chiffrer leur plan de relance à 1,5 % de la richesse produite dans l'Union, ils évitent toute comptabilité détaillée pays par pays. CompilationDu coup, on est face à une compilation des efforts prévus ou à faire au niveau national sans que l'on sache exactement quel est le montant des crédits nouveaux consacré à la relance économique. Sans parler de la polémique soulevée par la Commission sur les aides d'État : pour Bruxelles, comme on l'a vu à propos de la passe d'armes avec Paris sur la recapitalisation des banques, il n'est pas question de faire n'importe quoi. Alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à dévoiler le plan de relance français, jeudi, il semble que Bercy consulte les services juridiques de la Commission à tour de bras pour qu'il n'y ait pas de problèmes notamment sur les aides envisagées par l'Élysée à l'automobile. Toutefois, la première mission des ministres des Finances à Bruxelles hier était de s'entendre sur les lignes directrices, a fait valoir le sage président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, « le chiffrage viendra après ». Et de marteler que le jeu des stabilisateurs automatiques qui fait partie du plan de relance européen, c'est-à-dire le maintien de la dépense publique dans une conjoncture dégradée, « provoque un effet deux fois supérieur en Europe à celui obtenu aux États-Unis ». Mais attention, a prévenu le commissaire aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, le dépassement du seuil des 3 % de déficits publics du Pacte de stabilité devrait rester limité dans le temps (un an) et proche de la valeur de référence (un maximum de 3,3 %). Marc Deger, à Bruxelles n++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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