EDF et Enel font un pas de plus pour exploiter quatre EPR en Italie

Le retour de l'énergie nucléaire en Italie se concrétise et fait une large place à Électricité de France (EDF). À peine trois semaines après le vote de la loi réintroduisant le nucléaire banni en 1987, le groupe public français a fondé avec son alter ego italien, Enel, une société commune contrôlée à parité (50 % chacun) pour « mener les études de faisabilité pour la construction d'au moins quatre réacteurs de technologie EPR en Italie », ont-ils annoncé hier.Le ministre italien de l'Industrie, Claudio Scajola, promet de poser la première pierre du premier EPR dans la Péninsule au plus tard en 2013, pour une mise en service en 2018. Il y a deux semaines, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et son homologue italien l'Enea avaient parallèlement signé un accord de coopération pour la recherche sur l'énergie nucléaire.La société commune d'EDF et Enel lancée hier est la pièce maîtresse de la relance du nucléaire civil en Italie car cet accord « permet de couvrir environ la moitié des 13.000 mégawatts MW [de production annuelle d'électricité, Ndlr] prévus dans le plan de développement » du nucléaire dans la péninsule, rappelait récemment l'administrateur délégué d'Enel, Fulvio Conti. Mais c'est surtout une très bonne affaire pour le groupe français Areva qui se voit ainsi assuré de fournir quatre de ses EPR, chacun produisant 1.600 MW d'électricité, pour un coût total estimé aujourd'hui à 18 milliards d'euros.EDF et Enel devront financer la moitié de la construction de ces centrales, soit environ 4,5 milliards d'euros chacun. « Sur une dizaine d'années, cela est tout à fait faisable », indique une source proche du dossier alors que beaucoup s'interrogent sur la capacité des deux anciens monopoles de l'électricité à financer de tels investissements. « L'État italien n'interviendra pas via des subventions ou ses propres fonds », a affirmé le ministre Claudio Scajola il y a peu : « Nous confions cette opération au marché en étant confiants qu'il se montrera intéressé d'un point de vue économique, diminuant pour les consommateurs le coût de l'électricité, qui, sinon, augmenterait fortement en raison des coûts liés à la protection de l'environnement. »engagements financiersPour limiter leur engagement financier, EDF et Enel ont prévu de détenir ensemble seulement 51 % du capital de chacune des quatre sociétés qui seront constituées pour chaque réacteur EPR en Italie. Les 49 % seront proposés à d'autres acteurs comme de grands consommateurs d'énergie, à l'instar des sidérurgistes, ou des régies municipales distribuant l'électricité.La société commune d'EDF et Enel, Sviluppo Nucleare Italia SRL, aura en tout cas un rôle clé dans le choix des sites des EPR italiens. Si l'Agence pour la sécurité nucléaire, nouvellement créée, déterminera où leur construction sera interdite, notamment en raison des risques sismiques, Enel et EDF proposeront eux-mêmes les sites où ils souhaitent implanter les réacteurs. Il leur faudra toutefois aussi convaincre les populations locales. nEnel et EDF proposeront eux-mêmes les sites où ils souhaitent implanter les réacteurs.
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