Le milliardaire Oleg Deripaska cherche des partenaires pour sauver son empire

Recherche désespérément investisseurs. Lui qui mettait un point d'honneur à être le seul maître à bord de BasEl, sa société de gestion tentaculaire détenant le contrôle de RusAl et d'une multitude d'entreprises russes, le milliardaire russe Oleg Deripaska en est aujourd'hui réduit à solliciter l'arrivée de nouveaux partenaires pour l'aider à restructurer sa dette de 20 milliards de dollars (14,4 milliards d'euros). Ainsi, le capital des nombreuses sociétés contrôlées à majorité par BasEl, dans les secteurs aussi variés que le BTP, les assurances, l'électricité, le pétrole, l'automobile, va s'ouvrir à des investisseurs extérieurs. Si, toutefois, l'oligarque controversé se montre convaincant. « De nouveaux partenaires vont apparaître dans pratiquement chaque activit頻, confiait ainsi fin décembre l'homme d'affaires au « Wall Street Journal ». Des partenaires avec lesquels Oleg Deripaska a commencé à négocier à la fin de l'été, alors qu'il sentait monter la menace d'une crise des liquidités.l'opération de tropL'empire d'Oleg Deripaska, dont la fortune était estimée à 28 milliards de dollars (20,1 milliards d'euros) en mars dernier par le journal « Forbes », menace de s'écrouler comme un château de cartes. Car sa recette ? très simple ? pour grossir est aujourd'hui en passe de lui faire perdre le contrôle de son groupe : chaque nouvelle acquisition était aussitôt utilisée comme garantie pour obtenir le crédit permettant l'acquisition suivante. Mais sa dernière acquisition ? 25 % de Norilsk Nickel ?, qui devait lui permettre de former, en fusionnant avec RusAl, l'un des tout premiers groupes miniers mondiaux, à l'image de BHP Billiton, a été l'opération de trop. Elle s'est révélée trop lourde pour les finances de son groupe au moment où la crise frappait brutalement les marchés financiers et ceux des matières premières. Trop pressé de s'emparer du contrôle du numéro un mondial du nickel, Oleg Deripaska s'est offert la participation de 25 % de Norilsk Nickel au prix fort en mettant sur la table 7 milliards de dollars (5,05 milliards d'euros) à crédit plus 11 % de RusAl.Depuis, la chute des cours des matières premières a fait dégringoler vertigineusement l'action de Norilsk Nickel et les appels de marge ont sonné aux oreilles d'Oleg Deripaska. Le Kremlin a immédiatement volé à son secours pour empêcher que des banques occidentales (au nombre desquelles BNP-Paribas) ne mettent la main sur l'un des joyaux industriels du pays. RusAl a ainsi reçu le double de la somme maximale autorisée par le gouvernement russe pour le sauvetage d'une entreprise russe. Soit 4 milliards de dollars (2,88 milliards d'euros).sacrificesC'est loin de suffire. Le prêt consenti par l'État russe ne couvre que la dette à court terme de RusAl. Pour retrouver une marge de man?uvre, Oleg Deripaska a déjà vendu sa part dans le constructeur automobile canadien Magna ainsi que ses 10 % du groupe de BTP allemand HochTief. Il a également consenti à sacrifier le contrôle qu'il détenait sur l'assureur Ingosstrakh (en échange d'un prêt de l'italien Generali) et sa banque Soyouz est sur le point d'être cédée à GazEnergoPromBank. Mais la cure d'amaigrissement semble loin d'être achevée, car ses groupes automobiles et BTP sont aujourd'hui paralysés par le manque de liquidités. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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