« Nous sommes davantage prêts que d'autres à bouger »

Quelles conclusions tirez-vous de vos résultats 2008 ?Georges Pauget : Ils montrent que notre modèle est résistant et dynamique. Surtout, les initiatives prises en 2008 et début 2009 ont anticipé sur les transformations du système financier. Nous avons enregistré une croissance de notre activité commerciale et amélioré notre compétitivité. Nous avons aussi maîtrisé nos charges et réduit notre profil de risque, avec une gestion très dynamique de notre portefeuille de crédits. Certes, nous avons enregistré une montée du coût du risque, mais elle est du même ordre de grandeur que pour les autres établissements. S'agissant du profil de risque, nous avons pris les problèmes à bras-le-corps, qu'il s'agisse de Calyon ou d'Emporiki. Par ailleurs, s'agissant des actifs toxiques, nous avons, dans le cadre de la possibilité donnée par le régulateur, transféré 12 milliards d'euros d'actifs toxiques, ce qui a eu un effet positif sur notre résultat de 498 millions d'euros. Enfin, dans les métiers où il y aura des concentrations, nous avons été proactifs. Le lancement de Newedge, la constitution de Crédit Agricolegricole Assurances et la création de CA Consumer Finance ou encore nos récentes annonces dans la gestion d'actif avec SGAM et la conservation de titres avec Caceis en témoignent.René Carron : Ces résultats, nous les devons à la mobilisation de nos 164.000 collaborateurs et au soutien de nos actionnaires. Dans un contexte difficile, on demande beaucoup aux banques et à ceux qui, au quotidien, se mobilisent au service du financement de l'économie.Quel est le sens de l'opération avec SGAM ?G. P : CAAM SGAM se positionne au 9e rang mondial. C'est un rang exceptionnel pour une banque. Cela nous place dans une position très favorable avec une offre en euros, en yens, en dollars. Une fois mis en place, il faudra dix-huit mois pour stabiliser ce nouvel ensemble. On va d'abord faire en sorte que cette plate-forme soit efficace. Ce qui la rendra attractive. Il existe un certain nombre de banques qui n'auront plus la taille critique dans l'asset management. Elles auront besoin d'un opérateur avec un savoir-faire bancaire, dans une très forte intimité avec les réseaux bancaires.Quel a été l'effet de la réduction du profil de risque pour Calyon ?G. P : Nous avons enregistré quelques dépréciations mais nous n'avons pas eu d'impact négatif au quatrième trimestre, où nous sommes quasiment à l'équilibre, car nous avions changé notre profil de risque auparavant. Nous observons que les métiers sur lesquels nous nous sommes recentrés (financement et certaines activités de marché) ont compensé les activités en extinction et les dépréciations. Le plan a été mis en ?uvre avec rapidité et volontarisme, et produit ses effets. Calyon est en état de marche.Estimez-vous avoir répondu aux attentes de vos actionnaires et de vos clients après vos engagements pris lors de l'augmentation de capital ?R. C : Notre culture, notre organisation font que l'on ne travestit pas la réalité. Dès que l'on a eu des difficultés, nous les avons annoncées. On a pris conscience d'une crise forte et fait passer le message que ce ne serait pas facile. Cela fait qu'aujourd'hui nous sommes davantage prêts que d'autres à bouger. Parce que nous avons anticipé. S'agissant des actionnaires, je souligne que, s'il a été reproché aux mutualistes de ne pas avoir assez distribué, aujourd'hui nous allons proposer de distribuer 98 % de notre résultat en cash ou en actions. Les caisses régionales ayant décidé de souscrire ces actions, cela viendra renforcer nos fonds propres à hauteur de 55 % du résultat. S'agissant des clients, nous faisons un suivi particulier de chaque entreprise. Cette proximité est une forme de coresponsabilité avec notre environnement. Nous faisons partie des banques qui veulent être des acteurs de leur environnement : nous ne sommes pas de passage.Quels sont vos pronostics sur la crise ?G. P : Nous sommes dans la trajectoire d'une crise qui va durer vraisemblablement en 2009 et 2010. En tout cas, le groupe est prêt pour ce type de scénario. Mais il existe une réelle difficulté à apprécier la profondeur de la crise. Ce n'est que si les problématiques bancaires aux états-Unis sont réglées plus vite que l'on peut imaginer que cette crise bancaire prennent fin plus rapidement. Il faudra plusieurs mois ensuite pour que les banques refonctionnent normalement. Propos recueillis par Guënaelle Le Solleu et Bruno SegréCes résultats, nous les devons à la mobilisation de nos 164.000 collaborateurs et au soutien de nos actionnaires. René CarronNous avons maîtrisé nos charges et réduit notre profil de risque, avec une gestion très dynamique de notre portefeuille de crédits. Georges PaugetRené Carron et Georges Pauget, président et directeur général de casa
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