L'embellie continue pour les banques d'investissement

queMalgré la crise, les banques d'investissement continuent à enregistrer de belles performances en Europe. Après un très bon premier trimestre, les banquiers s'attendaient à une accalmie et à ce que la crise reprenne ses droits. Que nenni ! Plusieurs responsables de grands établissements assurent que l'activité commerciale est restée soutenue. « Le deuxième trimestre sera bon, même s'il ne le sera pas autant que le premier », explique le patron des activités de marché d'une grande banque étrangère à Paris.Comme au début de l'année, les émissions obligataires par les entreprises ont été nombreuses (voir graphique) et ont permis aux banques chargées des placements d'engranger de confortables revenus. De la même manière, ces opérations ont apporté des volumes aux marchés sur lesquels les banques ont pu réaliser du trading et des arbitrages. La nouveauté réside toutefois sur les marchés actions. Les augmentations de capital se sont multipliées depuis deux mois : Saint-Gobain, Lafarge, Club Med, Danone, mais aussi, à l'étranger, Enel. « La montée des cours a créé une fenêtre de tir. Cela a encouragé les entreprises à lever du capital rapidement car il y a toujours de l'incertitude pour l'avenir, notamment à la rentrée », explique Jérôme Leleu, responsable des marchés de capitaux chez Morgan Stanley en France. Ces augmentations de capital, mais aussi les émissions d'obligations convertibles qui sont de nouveau prisées, ont aussi dynamisé les activités de trading sur les marchés actions.quelques recordsMême si le trimestre n'est pas terminé, les banques d'investissement dégageront assurément des revenus importants, voire record pour certaines. Car si les banques comme UBS, Merrill Lynch, Nomura sont à la peine, celles qui ont un bilan solide comme JP Morgan, HSBC, Deutsche Bank ou BNP Paribas profitent de cet avantage comparatif et réalisent d'excellents résultats. Mais au-delà des niveaux de revenus, les résultats dépendront des politiques de provisionnement adoptées par les banques. Au premier trimestre par exemple, la Société Généralecute; Générale avait enregistré des revenus récurrents record en banque d'investissement (2,68 milliards d'euros). Mais les dépréciations d'actifs et provisions avaient plongé l'activité et le groupe dans le rouge. Si la plupart des banques d'investissement signeront un bon premier semestre 2009, l'avenir reste très incertain. Certains estiment que les valorisations des actions sont trop élevées. « Il y a un décalage entre les Bourses et la réalité économique. Si les marchés de la dette se tiennent bien, le risque est que celui des actions ait anticipé trop vite la reprise économique », explique Isabelle Seillier, président de JP Morgan en France, qui signe un bon début d'année. Même les mieux lotis restent prudents. Preuve qu'une rechute n'est pas exclue.
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