grande-bretagneNorthern Rock symbolise les contradictions du gouvernement britannique. La banque nationalisée en février 2008, qui a marqué le début de la crise en Grande-Bretagne, est en proie à deux demandes logiques, mais opposées. D'un côté, Downing Street la presse de contribuer à la relance de l'économie en augmentant ses prêts de 6 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année. De l'autre, il souhaite que la petite banque soit restructurée le plus vite possible, c'est-à-dire en 2009, afin de pouvoir la mettre en vente dans la foulée. L'objectif est politique : si Northern Rock retourne au secteur privé avant les élections générales prévues au printemps 2010, Gordon Brown, le Premier ministre, espère pouvoir démontrer qu'il a agi vite et bien pour sauver le système financier. Face à ces contradictions, Northern Rock prépare sa restructuration, tout en épongeant les erreurs du passé. La banque a réalisé une perte au premier semestre en forte hausse, à 724 millions de livres (850 millions d'euros), même si la perte « opérationnelle » est en baisse. certains s'inquiètentNorthern Rock souffre d'un portefeuille de créances immobilières catastrophiques, hérité de l'époque où la banque prêtait 100?%, voire 125?%, de la valeur du logement acheté. Résultat, 39?% de ses clients ont une dette supérieure à la valeur de leur propriété. Dans ces conditions financières, Northern Rock peine à réaliser des prêts : elle estime qu'elle n'en produira que 5 milliards d'euros cette année, moins que son objectif officiel. Dans le même temps, sa restructuration avance. L'État veut diviser la banque en deux entités : d'un côté seront placés les bons actifs (comptes courants, épargne et une partie des prêts immobiliers) ; de l'autre se retrouvera la « mauvaise banque » (prêts immobiliers pourris et prêts de secours de l'État, qui s'élèvent encore à 12,8 milliards d'euros). La scission devrait être réalisée « d'ici à la fin de l'année », à condition que Bruxelles ne bloque pas l'opération. « Cela préparera le retour au secteur priv頻, explique Gary Hoffman, le directeur général de Northern Rock. Mais certains s'inquiètent d'une vente accélérée : « Ce sera une erreur, parce que nous n'en tirerons qu'un faible prix, estime Vince Cable, député libéral-démocrate. Mieux vaut attendre et utiliser la banque pour réaliser des prêts. » Éric Albert, à Londre

latribune.fr

19 Août 2009, 1:45

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