Front uni contre les pressions élyséennes

Tout faire pour éviter que l'État ne concocte « sa » réforme de la formation professionnelle. Tel est l'objectif que se sont fixé patronat et syndicats pour leur ultime séance de négociations aujourd'hui. Lors de ses v?ux le 31 décembre, Nicolas Sarkozy a rappelé sa détermination à mener, en 2009, cette réforme « pour que chacun ait la chance d'un emploi ». Mais les partenaires sociaux ne sont pas prêts à lâcher la gestion paritaire des fonds issus des entreprises, soit quelque 5,7 milliards d'euros.Depuis quelques jours ? et hier soir encore ? les contacts se sont multipliés pour aboutir à un compromis susceptible d'être approuvé par tous les syndicats. « Plus l'accord sera complet, plus il sera respect頻, souligne Jean-Michel Pottier (CGPME). « Je suis persuadé que le projet gouvernemental est déjà prêt. Plus on ira loin dans la négociation, plus il sera obligé d'en tenir compte », renchérit un responsable syndical. Encore faut-il que patronat et syndicats s'accordent sur le contenu du texte.pomme de discordePrincipale pomme de discorde : le montant du fonds de sécurisation des parcours professionnels qui doit servir à former les demandeurs d'emploi et les salariés fragiles. Dans le dernier texte, le patronat avait proposé de prélever, sur les sommes actuellement versées par les employeurs, 300 millions d'euros par an de manière permanente, auxquels viendraient s'ajouter 500 millions pour des « besoins conjoncturels ». Un montant peu satisfaisant pour la CFDT qui souhaitait entre 1 et 1,2 milliard d'euros. « La disproportion est trop grande entre le structurel et le conjoncturel », regrette Alain Lecanu, de la CFE-CGC. Pour montrer sa bonne volonté, la partie patronale pourrait augmenter le montant garanti chaque année. Positif pour les syndicats, ce geste risque fort de ne pas contenter le gouvernement qui avait fixé la barre entre 1 et 2 milliards d'euros par an. La tentation de reprendre la main sera d'autant plus grande que les partenaires sociaux n'ont qu'à la marge abordé la réforme des organismes de financement (les Opca) alors que le gouvernement le leur avait expressément demandé. A. L.
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