Le Santander affiche une santé insolente

Infographie92 mm x 120 mmUn bénéfice récurrent qui se maintient ou augmente légèrement, accompagné toutefois d'un coûteux effort de prévention des risques : telle est en substance la tendance générale des résultats annuels des grandes banques espagnoles, qui se suivent et se ressemblent. Ceux présentés hier par la principale d'entre elles, le Banco Santander (BS), ne font pas exception. Malgré le contexte difficile, le leader de la finance espagnole réussit à accroître de 9,4 %, à 8,87 milliards d'euros, son bénéfice net en termes récurrents. Ce n'est certes pas là ce cap des 10 milliards que la banque annonçait encore à la fin d'octobre, mais ce n'est quand même pas mal dans le contexte actuel. Ce sera sans doute d'ailleurs, en valeur absolue, le deuxième meilleur résultat du monde après HSBC (les banques chinoises exclues). Et qui se traduira, selon le patron du BS, Emilio Botín, par « le dividende le plus élevé au monde » : 4,8 milliards d'euros.En tenant compte toutefois des éléments extraordinaires, le résultat net enregistre un recul de 2 %, la totalité des 3,572 milliards d'euros de plus-values comptables de 2008 ayant été consacrée à divers provisionnements : préretraites, couverture de moins-values sur diverses participations financières, auxquels s'ajoutent les 450 millions attribués tout récemment pour faire face à l'indemnisation des victimes du scandale Madoff.deux atoutsÀ la base du bon résultat récurrent : les recettes ont augmenté cinq fois plus vite que les coûts. Le produit net bancaire a progressé de 21,5 % à 18 milliards d'euros. Cela se traduit par une hausse de 19,5 % de la marge d'exploitation et par une amélioration du coefficient d'exploitation (ratio coûts sur marge), qui passe de 44,9 % à 44,2 %, « le meilleur du monde dans le segment de banques commerciales », selon Emilio Botín. À l'instar des autres grandes entités financières espagnoles, le BS profite avant tout de sa grande capacité de captation de l'épargne des particuliers, basée sur son dense réseau commercial : le volume des dépôts a augmenté de 17,8 %, celui des crédits de 9,8 %. Autre élément favorisant la résistance à la crise, la diversification géographique croissante, qui tempère les oscillations de type cyclique : l'Amérique latine génère désormais à elle seule un tiers du bénéfice total du groupe.prudence de miseEmilio Botín a invoqué l'évolution positive du crédit pour tenter de réfuter l'accusation tant des ménages que des entreprises, principalement des PME, pour lesquelles les banques ont virtuellement fermé le robinet de la liquidité : « Durant l'année 2008 en Espagne, les demandes de crédit des particuliers ont baissé de 21 % et celles de crédit hypothécaire de 27 %. Mais, de toutes les demandes que nous avons reçues, nous en avons accepté les trois quarts », a-t-il assuré. Avant d'ajouter : « Les entités financières ne rendraient nullement service à l'économie espagnole en augmentant le crédit de manière irresponsable et en mettant ainsi en péril la solvabilité du système financier comme cela s'est passé dans d'autres pays. » La prudence du BS est d'autant plus compréhensible qu'il se voit rattrapé, tout comme la totalité de ses concurrents espagnols, par les crédits douteux et impayés, notamment sur ses trois principaux marchés que sont l'Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis : en un an, le BS a vu les siens passer de 0,95 % à 2,04 % du total, tandis que leur taux de couverture dégringolait de 150,6 % à 90,6 %. De quoi y regarder à deux fois avant d'ouvrir le cordon de la Bourse !Pour autant, l'avenir ne devait pas être trop obscurci pour la banque espagnole, qui a réitéré, pour 2009, son objectif de maintenir son bénéfice trimestriel. nles recettes ont augmenté cinq fois plus vite que les coûts.
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