Recul inédit du crédit aux ménages européens

La zone euro n'avait encore jamais connu cela : un recul de l'encours des crédits aux ménages, plus particulièrement ceux destinés au financement de l'immobilier et de la consommation. Les chiffres de la Banque centrale européenne, livrés hier, montrent qu'en avril, sur un an, l'encours des crédits de trésorerie a reculé de 0,5 % (à 634 milliards d'euros), tandis que dans l'habitat, la baisse est de 0,2 % (à 3.475 milliards d'euros).Ces chiffres sont ceux que les gouvernements européens tentent de renverser au moyen de coûteux plans de relance. La masse des encours est telle qu'une moindre croissance, voire une contraction, de ce stock relativement inerte traduit un effondrement des flux, c'est-à-dire de la production des crédits bancaires à destination des ménages. Autrement dit, ces derniers n'investissent pas et restreignent notablement leurs dépenses de consommation. Une très mauvaise nouvelle alors que la vocation des plans de soutien des États à leurs systèmes bancaires était, parfois, leur sauvetage et en tout cas systématiquement le soutien au financement de l'économie.baisse de régime en franceLes pays de la zone euro n'enregistrent pas tous les mêmes variations. L'Irlande, l'Espagne et la France pèsent le plus dans cette contraction. Pourquoi ? « Parce que c'est dans ces pays que le boom immobilier s'est fait le plus sentir, ce qui n'est pas le cas en Allemagne ou en Italie » explique Cyril Blesson, directeur de la recherche économique chez Seeds Finance. Il rappelle d'ailleurs que « la France a été l'une des principales contributrices à la hausse de l'encours en Europe ces dernières années. Il y a deux ans, la progression de l'encours des crédits à l'habitat dans l'Hexagone était supérieure à 14 % (contre un peu plus de 8 % pour la zone euro) ». La moindre croissance des encours français pèse donc dans le panier global. Et la tendance ne s'améliore pas : sur une base trimestrielle annualisée arrêtée en avril, l'encours des crédits au secteur privé (ménages et entreprises) subit une contraction de 2 % dans la zone euro.Guénaëlle Le Solleu
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