Riches pétrolières

chronique de la volatilitéAprès une trêve de neuf mois, la spéculation sur le pétrole est bel et bien de retour. Les analystes ayant poussé le cours de l'or noir à des sommets en 2008 ? notamment ceux de la banque Goldman Sachs qui anticipaient un an auparavant un baril à 200 dollars ? font à nouveau preuve d'optimisme. Et relèvent leur prévision à 85 dollars pour la fin d'année. Face au quasi-doublement des cours du baril depuis leur point bas du 12 février, les actions des majors pétrolières font pâle figure. Depuis le 9 mars 2009, étiage du marché actions, elles ont sous-performé l'indice Stoxx 50 en s'adjugeant en moyenne 25 % contre 32 % sur l'indice. En fait, ces valeurs souffrent à tort de leur statut défensif qui leur a certes assuré une belle surperformance pendant le krach boursier, mais qui les dessert aujourd'hui. Les valeurs défensives sont en effet aujourd'hui peu prisées par des investisseurs souhaitant profiter du rebond boursier. Ce sentiment est directement perceptible sur les marchés d'options. Alors que la volatilité implicite à 3 mois du contrat à terme sur le pétrole de qualité WTI n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant crise (38,7 % aujourd'hui contre moins de 30 % l'époque), celle des majors pétrolières s'est totalement normalisée (à 27 % en moyenne). Pourtant, la hausse du pétrole pérennise encore davantage la capacité de ces majors à verser des dividendes confortables. Ces derniers figurent parmi les rares à croître en 2009 et offrent désormais un rendement de 6,5 % pour les titres des cinq majors pétrolières. Le très fort engouement pour les émissions d'obligations privées depuis le début de l'année nous montre à quel point la quête d'un rendement sûr et élevé reste une priorité pour les investisseurs de long terme (assureurs-vie notamment). A fortiori lorsque les taux d'intérêt sont faibles sur les emprunts d'État. Après les obligations d'entreprises de bonne qualité, les actions des majors pétrolières pourraient constituer un bon relais pour les investisseurs en quête de rendement. Avec un avantage de taille : une protection contre l'inflation? nla hausse du pétrole pérennise encore davantage la capacité des majors à verser des dividendes confortables.Par Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exanes Derivatives.
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