Westinghouse décroche un nouveau contrat

Au moment où des incertitudes planent sur le calendrier de la relance tant annoncée du nucléaire aux États-Unis, Westinghouse signe un nouveau contrat ferme, le troisième de ce type, pour la construction de deux réacteurs pour un montant de 7,65 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros). L'électricien Progress Energy confie à la filiale américaine de Toshiba et à son partenaire industriel Shaw Group la construction en Floride, au nord de Tampa, de deux réacteurs de type AP1000 de 1.100 mégawatts (MW) chacun, pour une mise en service prévue en 2016 et 2017. Au total, le coût de ce projet s'élève à 14 milliards de dollars (10,37 milliards d'euros), indique Progress, en incluant le terrain, les frais financiers et les lignes haute tension.Cette annonce intervient au moment où la crise financière et l'élection de Barack Obama semblent provoquer un certain attentisme dans le gigantesque marché de relance de l'atome aux États-Unis initié par l'administration Bush. Outre la crise, qui rend plus complexe le financement de ces énormes investissements, les électriciens attendent les décisions du nouveau gouvernement sur la poursuite du système incitatif de prêts garantis. Pour 2008, une enveloppe de 18,5 milliards de dollars (13,7 milliards d'euros) a été votée pour soutenir, en principe, la construction de quatorze réacteurs. En fait, des projets portants sur dix-neuf réacteurs ont été déposés par dix-sept électriciens pour un montant total de 122 milliards de dollars de prêts garantis (90,38 milliards d'euros). La très forte augmentation du coût du matériel et de la main-d'?uvre spécialisée, introuvable, font notamment exploser les budgets. La facture pour les quatorze réacteurs prévus par le gouvernement avoisine au total 188 milliards de dollars (139 milliards d'euros), estimait récemment Standard & Poor's. Électriciens et constructeurs, dont le champion français Areva, qui vise 30 % de la trentaine de nouveaux réacteurs dans les cartons, suspendent leur souffle en attendant la décision d'Obama sur le montant de l'enveloppe 2009 et les modalités de distribution de ces prêts.trois contrats fermesPour l'heure, Westinghouse-Toshiba tient la corde sur ce nouveau marché. Retenu pour quatorze réacteurs par sept électriciens, il est le seul à avoir transformé l'essai par trois contrats fermes (six tranches). Areva a été choisi par six électriciens pour sept exemplaires de son EPR (dont quatre dans le cadre de l'association Unistar avec Constellation et EDF). General Electric, associé à Hitachi, a été sélectionné par quatre opérateurs pour six réacteurs ESBWR. Ces différentes options s'avèrent pour la plupart assez engageantes avec des commandes fermes de pièces et le lancement du processus de certification qui prend des années et coûte plusieurs centaines de millions de dollars. Marie-Caroline Lopez
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