L'or prépare son retour

chronique des marchésSi depuis le début du mois de janvier l'once d'or voit son cours s'effriter, à 848,4 dollars mardi soir sur le Comex pour livraison la plus rapprochée, la relique barbare s'est révélée l'an dernier le métal dont les cours ont fait preuve de la plus grande résistance après avoir passé le cap des 1.000 dollars au mois de mars. En fait, d'un bout à l'autre de 2008, l'once d'or a suivi le dollar et fait comme le billet vert qui, au terme d'un parcours particulièrement agité, a finalement signé l'exercice sur un surplace. Mais derrière ce retour à la case départ du métal précieux se cache une incontestable fébrilité. Le World Gold Council vient ainsi d'annoncer que les achats d'or (en dollars) ont bondi de 45 % entre le deuxième et le troisième trimestre et de plus de moitié d'une année sur l'autre. Sur le Comex, les positions prises montrent que 90 % de celles-ci sont acheteuses, anticipant une reprise des cours : c'est sensiblement au-dessus des 81 % en moyenne sur les cinq dernières années. Hier cet intérêt pour l'or était à nouveau démontré par le gestionnaire de fonds indiciels (trackers) ETF Securities qui indiquait avoir porté à 1,908 million d'onces sa détention physique de métal, un record depuis sa création. Une paille au regard de 30.000 tonnes d'or que détiennent les banques centrales elles-mêmes à la tête d'un tiers du métal jaune extrait depuis les Étrusques, mais qui montre que l'or retrouve aux yeux des investisseurs ses vertus protectrices dans un monde passablement agité. Ce vieux réflexe est attisé par les énormes déficits budgétaires américains qui vont accompagner le plan de relance de Barack Obama assis sur un extraordinaire fonctionnement de la planche à billets. Si les prochains mois devraient osciller autour de la menace de déflation, il faudra bien solder l'aventure de la relance sur deniers publics. Quelle que soit la maîtrise des autorités monétaires pour juguler la spirale inflationniste qui ne manquera pas de poindre, les menaces de dérapage des prix feront alors les beaux jours de l'or. Ce sont bien les menaces inflationnistes qui avaient propulsé l'once à 874 dollars au début de l'année 1980. Compte tenu de la dérive monétaire, il faudrait que l'once atteigne aujourd'hui près de 1.750 dollars pour égaler ce record qui aura peu de moyens de résister face à l'énorme accroissement de la masse monétaire qui aura eu lieu. L'or dont la première qualité est d'être inaltérable pourra alors briller à nouveau. Christophe tricaudQuelle que soit la maîtrise des autorités monétaires pour juguler la spirale inflationniste qui ne manquera pas de poindre, les dérapage des prix feront les beaux jours de l'or.
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