Quoi qu'il arrive, les actionnaires minoritaires poursuivront le combat

Les négociations aboutiraient-elles, l'affaire Fortis ne serait pas terminée, veulent croire certains. Car les actionnaires devront à nouveau s'exprimer sur tout accord. Certains d'entre eux déplorent n'avoir toujours pas été conviés à la table des négociations. « On reproduit les mêmes erreurs et l'on pourrait bien se diriger vers un nouveau non », prévient l'un des promoteurs de la solution « stand alone » qui verrait Fortis garder son autonomie. Les avis sur la création avec Dexia d'une grande banque belge sont partagés.Outre l'AG qui devra se prononcer, il existe encore une étape judiciaire pour les opposants. En effet, une action en annulation des accords d'octobre dernier avait été déposée par Me Modrikamen, l'avocat d'un groupe de petits actionnaires. Il demandait ni plus ni moins que la justice efface ce qui avait été conclu à cette époque, à commencer par la nationalisation de la partie belge, mais également néerlandaise. La première audience sur ce recours devait se tenir avant-hier. La justice a préféré reporter d'une semaine cette étape, sans doute pour ne pas troubler les négociations qui étaient alors dans une phase déterminante.options possiblesCe jour-là, jeudi, le Premier ministre belge, Herman Van Rompuy, avait déclaré lors d'une visite à Paris qu'« en cas d'échec des négociations, Fortis était parfaitement viable en position de stand alone ». Me Modrikamen défend cette option depuis le début. Il se base sur un rapport du consultant McKinsey, commandé par Fortis afin d'évaluer les options possibles dans le cas où BNP Paribas se retirerait. Selon la presse belge, cette étude tablerait sur une perte de 1.600 emplois en trois ans, loin des 5.500 agités en épouvantail par les détracteurs du cavalier seul. Pour l'avocat, « l'État a toutes les cartes en main et on pourrait faire la quatrième banque européenne ». Un scénario alternatif qui a permis aux petits actionnaires d'accroître la pression sur BNP Paribas.Pierre Nothomb, du cabinet Deminor qui représente les intérêts d'un autre groupe d'actionnaires, se montre néanmoins plus modéré. Pour lui, « la solution du stand alone est très tentante, puisqu'on garde la banque et qu'on contrôle notre avenir », mais il ne souhaite rejeter aucune option. La vice-Première ministre, Laurette Onkelinx, a rejeté la solution du « mal accompagn頻.Du côté des opposants au stand alone, Guy Bourgeois, secrétaire général de l'association des cadres de Fortis, souligne qu'à plus long terme, avec le stand alone, « en perdant la dimension internationale, nous perdrons beaucoup d'emplois, notamment à l'étranger ». Yann-Antony Noghès,à Bruxelles
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