Washington intéressé par l'exemple néerlandais

Wouter Bos, le ministre néerlandais des Finances, a fourni à son homologue américain, Timothy Geithner, lors du sommet du G20, à Londres la semaine dernière, une copie traduite de l'intégralité de l'accord qu'il a négocié « à l'amiable » le 30 mars avec les banquiers et assureurs néerlandais.Cet accord est sans précédent aux Pays-Bas, comme en Europe. Pour la première fois, il a vu les patrons de la finance s'engager sur le principe de la « modération salariale ». Tant que la crise durera, les salaires des banquiers, assureurs et directeurs de fonds de pension ne devront pas augmenter plus vite que ceux des salariés ordinaires. La moindre des choses, du point de vue des syndicats qui ont accepté à contrec?ur, fin mars, de ne pas revendiquer d'augmentation plus forte que l'inflation, jusqu'en 2012.dérapage interditLes banquiers néerlandais ont également promis que leurs indemnités de départ ne dépasseraient plus une année de salaire. Quant aux sociétés renflouées par l'État, comme ING, ou nationalisées, comme Fortis et ABN-Amro, elles ont renoncé à toute forme de rémunération variable pour 2009.Les banquiers néerlandais savent qu'ils ont intérêt à respecter leurs promesses. Une majorité s'est dégagée mi-mars au Parlement en faveur d'une nouvelle loi qui taxerait fortement les primes, dans tous les secteurs. Au premier dérapage, le Parlement pourrait donc légiférer.Si l'exemple néerlandais intéresse les États-Unis, les Pays-Bas ont eux aussi les yeux rivés sur Washington. « Les Néerlandais ne voulaient pas être les premiers au monde à prendre des mesures drastiques sur les bonus », explique Cees Kools, professeur de finances à Groningue et membre de la commission Frijns, chargée de veiller au respect du code de bonne conduite des entreprises. « Maintenant que les États-Unis ont fait le premier pas, l'obstacle est lev頻, explique-t-il. C'est le remboursement des bonus perçus par les dirigeants d'AIG qui a fait sauter un tabou aux Pays-Bas.Sabine Cessou, àAmsterdam
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