EADS veut développer Aerolia

Nouvelle année, nouvelles priorités pour EADS. Si l'an dernier, le groupe aéronautique voulait absolument vendre ses sites de Saint-Nazaire et de Méaulte, les priorités ont depuis un peu changé. « La production de l'A350 passe avant », confie le président d'Aerolia, Christian Cornille. Cette nouvelle filiale du groupe, opérationnelle depuis le 1er janvier, a ouvert son siège social à Toulouse hier. Certes, si celle-ci est toujours à vendre ? mais « pas à n'importe qui » ?, elle a aussi d'autres ambitions : « Nous voulons être un acteur mondial des aérostructures, prêts à conquérir de nouveaux marchés », explique-t-il.2.200 salariésFiliale à 100 % d'EADS, Aerolia pèse 800 millions d'euros de chiffre d'affaires (prévisionnel de 830 millions pour 2009) et emploie 2.200 personnes notamment à Méaulte et Saint-Nazaire. Ces sites constituent le c?ur de la production. Une nouvelle usine, dédiée aux composites pour l'A350, sera érigée cette année sur le site de Méaulte, pour laquelle EADS va investir 250 millions d'euros. Cette unité devrait démarrer sa production en 2010.Aerolia devrait en outre officialiser avant la fin janvier la construction d'une nouvelle usine au sud de Tunis. Le terrain est choisi et une cinquantaine de personnes devraient y démarrer l'activité l'an prochain, avec l'ambition d'ici à 2014 d'en faire une unité opérationnelle de 700 personnes. « Tunis ne prendra pas du travail aux autres sites d'Aerolia, précise Christian Cornille. Il s'agit d'en faire un outil complémentaire au savoir-faire des autres usines, et de profiter de l'ensemble pour être compétitif dans une économie mondialisée. » Une usine composite à Méaulte, une implantation en Tunisie? Les projets d'Aerolia ressemblent fortement à l'ancien plan Zephyr porté par Latécoère, considéré l'an dernier comme un partenaire préférentiel. Mais compte tenu des difficultés du sous-traitant, EADS a décidé de faire cavalier seul.Fabriquant déjà tous les nez d'avions de la gamme Airbus, les fameuses « pointes avant », la nouvelle filiale va devoir faire ses preuves en solo. Déjà, elle va recruter 150 personnes à Toulouse pour accompagner sa montée en puissance notamment dans les bureaux d'études. Mais la filiale va devoir rapidement diversifier son portefeuille clients (98 % de l'activité provient de la maison mère) pour s'imposer à l'international. Du coup, Aerolia se dit prêt à produire pour la concurrence? chinoise, voire américaine. Martin Venzal, à Toulouse
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