L'Europe peaufine ses solutions pour sécuriser les dérivés de crédit

opÉrateursD'ici à la fin du mois, les participants au marché des contrats d'échange sur le risque de défaut (« credit default swaps » ou CDS) devront avoir recours à des chambres de compensation européennes lors de chacune de leurs transactions. C'est du moins l'engagement qui avait été pris par l'industrie, à la mi-février, devant le commissaire européen au Marché intérieur, Charlie McCreevy, pour les contrats retenus comme étant éligibles. Censés couvrir le risque de défaut d'un émetteur de dette, ces contrats de couverture ont bien failli se transformer en bombe à retardement pour leurs contractants, après les difficultés d'AIG et la faillite de Lehman Brothers. Le risque de contrepartie avait alors supplanté le risque de défaut. Désireux d'éviter de nouvelles sueurs froides, les chefs d'État du G20 ont souhaité, dès novembre dernier, voir les transactions sur ce marché passer par des chambres de compensation, pour des questions de stabilité financière. Avec d'autant plus de force que les CDS représentaient un stock brut de protections de plus de 60.000 milliards de dollars fin 2007, ramené à 38.600 milliards fin 2008.En s'interposant entre l'acheteur de protection et son vendeur, les chambres de compensation prendront en charge ce risque de contrepartie. Dès le mois de décembre, Nyse-Euronext a lancé, via son service BClear et l'entité anglaise du groupe LCH.Clearnet, une offre de confirmation et de compensation des contrats basés sur les indices iTraxx. Au risque de s'essouffler. En fin de semaine dernière, en l'absence de transactions, Nyse-Euronext a indiqué avoir placé son offre « sous revue ». De son côté, Eurex Clearing est dans les starting-blocks. La filiale de Deutsche Börse mène actuellement des tests avec plus de 20 participants pour réaliser dans un premier temps la compensation des contrats sur les indices européens iTraxx et celles des CDS sur émetteurs privés entrant dans ces indices. Il faudra aussi compter sur la présence en Europe de l'américain IntercontinentalExchange, qui a déjà compensé 1.300 milliards de dollars d'encours brut outre-Atlantique. L'ICE travaille actuellement avec le régulateur britannique et les participants de marché.Quant à LCH.Clearnet, il n'a pas dit son dernier mot. Répondant à la demande des autorités de tutelle françaises pour une solution en zone euro, l'entité parisienne du groupe sera opérationnelle courant décembre, avec un modèle au plus près des pratiques du marché. « Aujourd'hui, le marché des nouvelles opérations est relativement calme et ce sont ces opérations qui devraient être capturées par les nouveaux arrivants. En revanche, nous serons bien là pour l'application de la directive sur l'adéquation des fonds propres et nos clients pourront enregistrer chez LCH.Clearnet SA le stock de leurs opérations en cours », explique Pierre-Dominique Renard, directeur chez LCH.Clearnet. L'offre aurait d'ores et déjà le soutien de la place financière française. Reste maintenant à connaître l'appétit réel du marché pour ces solutions de compensation en l'absence d'obligations contraignantes, via une directive par exemple. Christèle FradinLes CDS représentaient un stock brut de protections de plus de 60.000 milliards de dollars fin 2007, ramené à 38.600 milliards fin 2008.
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