La Libye s'invite au c ? ur de l'économie italienne

Muammar Kadhafi veut mettre les pieds dans la première société italienne, ENI, le géant de l'énergie contrôlé par l'État italien. Samedi soir, un communiqué du gouvernement italien a en effet informé que « le gouvernement libyen a manifesté son intérêt à acquérir une participation au capital d'ENI SPA. ». L'ambassadeur libyen à Rome a signalé dans deux interviews avec la presse italienne que « l'objectif de l'opération est l'achat d'une part entre 5 % et 10 % d'ENI ». Tripoli débourserait ainsi, au cours actuel en Bourse, entre 3,16 et 6,33 milliards d'euros pour s'inviter dans la plus grande société cotée en Italie, capitalisant aujourd'hui 63,31 milliards d'euros.Les Libyens ne comptent pas s'arrêter là?: « Nous sommes intéressés aussi par d'autres secteurs et avons en projet 4 ou 5 opérations dans le meilleur de l'industrie italienne », répète l'ambassadeur.La banque centrale libyenne est déjà devenue en octobre dernier le deuxième actionnaire de la première banque italienne (en termes d'actifs), UniCredit, en s'offrant 4,6 % du capital.Pour cette dernière opération, Tripoli avait mis Rome devant le fait accompli, n'informant le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, que « quelques minutes » avant de l'annoncer publiquement. Cette fois-ci, les hommes du colonel Kadhafi ont demandé au Cavaliere l'autorisation d'entrer au capital d'ENI. Et pour cause, le gouvernement italien en contrôle 37,8 % du capital. Selon les statuts du pétrolier italien, le gouvernement italien peut « s'opposer » à l'achat de parts d'ENI si cela « porte préjudice aux intérêts vitaux de l'État ».S'étant assuré que le fonds souverain libyen n'a pas « l'intention d'intervenir dans la gestion de la sociét頻, Silvio Berlusconi a donné son blanc-seing à l'irruption des Libyens dans l'ENI, pourtant véritable État dans l'État en Italie.Rares sont les fonds souverains qui investissent dans le Belpaese, malgré les besoins en capital des secteurs financier et industriel italiens?: seuls le fonds de Singapour a manifesté un intérêt pour la filiale d'infrastructures des Benetton (Sintonia) et celui d'Abou Dhabi a acquis 5 % du capital de Ferrari, il y a deux ans. Le ministre italien des Affaires étrangères a effectué en octobre une visite dans les Émirats pour attirer en Italie leurs fonds, mais jusqu'ici en vain, peut-être car il souhaitait qu'ils ne prennent pas plus de 5 % du capital des sociétés transalpines?L'autre raison du feu vert de Rome est la défense de sa place de premier partenaire commercial de la Libye, avec 15,6 milliards d'euros échangés en 2007. Si avec le « traité d'amiti頻 signé le 30 août avec Tripoli, Rome s'engage à verser 5 milliards de dollars d'ici à 2033 pour construire une autoroute en Libye, le business s'annonce florissant pour les sociétés italiennes. Frank Paul Weber, à Milan
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