Berlusconi laisse Air France-KLM entrer au capital d'Alitalia

Dix mois après avoir déposé une offre de rachat de la compagnie nationale italienne Alitalia, Air France-KLM est enfin en passe d'entrer à son capital comme unique partenaire industriel. La compagnie franco-néerlandaise est ainsi la mieux placée pour en prendre le contrôle à terme. Celui qui avait fait échouer la première offre d'Air France-KLM en avril dernier, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a levé la dernière hypothèque pesant sur un accord entre Air France-KLM et CAI, le consortium d'industriels italiens, qui a racheté l'essentiel d'Alitalia pour une bouchée de pain. La compagnie italienne AirOne a déjà été cédée par son propriétaire à CAI.Jeudi soir, lors d'une rencontre avec les dirigeants de CAI, Silvio Berlusconi n'a pas fait état d'opposition à une entrée de la compagnie franco-néerlandaise au capital de la nouvelle Alitalia. « Lufthansa n'a jamais été présente sur le dossier ni fait une offre », a-t-il précisé, justifiant le choix du consortium italien de maintenir l'alliance d'Alitalia avec Air France, faute de proposition concurrente. Cela lui permet de sauver la face alors que, en novembre dernier, lors du sommet italo-allemand de Trieste, le Cavaliere plaidait encore publiquement pour un partenariat entre la nouvelle Alitalia et Lufthansa. Même ses alliés de gouvernement, le parti régionaliste et xénophobe de la Ligue du Nord, semblent résignés à une alliance entre Air France-KLM et la nouvelle Alitalia. RequêteLes dirigeants de la Ligue, ardents défenseurs du rôle de l'aéroport milanais de Malpensa comme hub d'Alitalia, rencontraient hier Silvio Berlusconi. Dans le cas du choix d'Air France-KLM, partisan d'un seul hub à Rome-Fiumicino pour Alitalia, Umberto Bossi, leader de la Ligue, réclame seulement la libéralisation des droits d'atterrissage de vols intercontinentaux à Malpensa attribués à Alitalia, en vertu de son statut de compagnie nationale italienne.Aujourd'hui vendredi, le conseil d'administration d'Air France-KLM planchera sur le dossier. La compagnie dirigée par Jean-Cyril Spinetta devrait débourser quelque 300 millions d'euros pour détenir 25 % du capital de la nouvelle Alitalia. De source proche de la compagnie franco-néerlandaise, on souligne toutefois qu'aucun accord n'a encore été signé. Les dirigeants d'Air France-KLM attendent que le conseil d'administration de CAI indique officiellement son choix. Ce conseil de CAI n'aura lieu, a priori, que lundi prochain, soit à la veille du lancement de la nouvelle Alitalia.Écartée en avril dernier du rachat d'Alitalia par Silvio Berlusconi au nom du maintien de l'« italianit頻 de la compagnie, Air France-KLM pourrait être soumise comme actionnaire de CAI dans un premier temps à des restrictions. Un statut différent de celui des actionnaires italiens de CAI, individuellement plus petits qu'Air France, pourrait maintenir un semblant de contrôle italien sur CAI. actionnaires soulagésMais même l'interdiction de cession des parts de CAI jusqu'en 2013, prévue dans le statut du holding, n'est pas un obstacle à une prise de contrôle de la nouvelle Alitalia d'ici là par la compagnie aérienne franco-néerlandaise. Cette contrainte ne vaut pas en effet si l'acquéreur des parts de CAI en est déjà actionnaire, quand bien même serait-il de nationalité étrangère comme Air France-KLM. Et surtout, une source proche du dossier confie, à « La Tribune », que cette année, les actionnaires italiens de CAI, confrontés à la perte d'exercice de leur compagnie, seront soulagés d'en céder le contrôle à Air France afin de ne pas devoir eux-mêmes recapitaliser la nouvelle Alitalia. CAI estime d'ailleurs que la nouvelle Alitalia ne dégagera un bénéfice qu'à fin 2010.
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