Divorce entre Enel et Acciona sur le dossier Endesa

Après le mariage de raison, le divorce à l'amiable. Moins de deux ans après avoir annoncé en avril 2007 le lancement d'une OPA conjointe sur l'électricien hispanique Endesa, alors convoité par l'allemand E.ON, le groupe de BTP espagnol Acciona et le pétrolier Enel sont apparemment sur le point de mettre fin à leur union de raison. Ainsi Enel est sur le point de mettre la main sur les 25 % détenus par Acciona dans le capital d'Endesa. Le groupe de BTP ne conserverait que les actifs d'énergie renouvelable de l'électricien. Le dernier obstacle à l'opération semble en effet avoir été levé : celui du financement. Un groupe de neuf banques, emmené par Santander, accorderait aux Italiens un prêt de 8 milliards d'euros.structure déséquilibréeL'accord de 2007 entre Acciona et Enel octroyait certes à la première une option de vente mais à partir de mars 2010 seulement. La coexistence entre les deux compagnies était toutefois devenue très difficile. Désireux de débarquer en force sur le marché espagnol, Enel n'avait scellé une alliance avec Acciona que pour « hispaniser » l'opération et obtenir ainsi le feu vert du gouvernement de Madrid. Pour cela, les Italiens avaient dû accepter des conditions léonines, acquérant 67 % du capital de Endesa tandis qu'Acciona se contentait de 25 % ce qui n'empêchait pas les deux partenaires de gouverner Endesa sur une base de parité, les espagnols se réservant même la présidence. Une structure aussi déséquilibrée ne pouvait durer : de la nomination des responsables d'Endesa à son programme stratégique 2008-2012, tout avait été motif de bisbille, ce qui menaçait de paralyser le fonctionnement de l'électricien.La dernière phase de la négociation entre les deux ex-alliés porte maintenant sur le prix : pour le fixer, le put reconnu aux Espagnols en 2007 établissait un mécanisme qui conduirait à payer quelque 11 milliards d'euros pour la participation de Acciona. Mais celle-ci exige davantage, réclamant aux italiens une prime de contrôle. Une dernière divergence qui ne semble pas devoir retarder longtemps une opération souhaitée par toutes les parties? y compris par Santander, qui avait financé l'entrée dans Endesa de Acciona. Celle-ci pourra maintenant payer ses dettes et sera remplacée dans la pratique comme débiteur par Enel, qui présente pour un créancier le grand avantage d'inclure l'État italien dans ses actionnaires ! Thierry Maliniak, à Madrid
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